" Bien avant encore que l'on ait pu expliquer les phénomènes communs du monde physique, on en appelait aux fantômes, qui faisaient office d'explications. Maintenant que l'on connaît mieux les relations des phénomènes entre eux, on explique l'un par l'autre ; malgré cela il nous reste néanmoins deux fantômes : Dieu et notre âme. L'âme est encore aujourd'hui ce revenant qui hante cette fragile enveloppe qu'est notre corps. Mais cela convient-il seulement à notre raison limitée ? Ce qui ne peut, d'après nous, avoir sa cause dans un objet connu,doit-il donc survenir par des voies secrètes ? Ce n'est pas seulement un raisonnement spécieux, mais aussi insipide. Je suis intimement convaincu que nous ne savons déjà rien de ce qui nous est accessible, et combien reste-t-il de choses que les fibres de nos cerveaux ne peuvent se représenter ? Ce que la philosophie et, à la la fois, la psychologie peuvent nous apporter de plus excellent est la modestie et la circonspection. Qu'est donc cette matière sur laquelle réfléchit le psychologue ? Peut-être une chose qui n'existe pas dans la nature ; il tue la matière, et déclare ensuite qu'elle est morte."