dimanche 9 novembre 2025
Vivre le déterminisme au quotidien (13) : le fatalisme du Jacques de Diderot (4)
mardi 23 septembre 2025
Vivre le déterminisme au quotidien (12) : le fatalisme du Jacques de Diderot (3)
mercredi 10 septembre 2025
Vivre le déterminisme au quotidien (11) : le fatalisme du Jacques de Diderot (2)
Jacques raconte son histoire à son maître. Ce dernier soupçonne que le valet est tombé amoureux de la paysanne qui l'a recueilli, une fois blessé au genou à la bataille de Fontenoy et, sachant que la paysanne est mariée, il commence à jeter l'opprobre sur Jacques :
mardi 9 septembre 2025
Vivre le déterminisme au quotidien (10) : le fatalisme du Jacques de Diderot.
" Voilà le Maître dans une colère terrible et tombant à grands coups de fouet sur son valet, et le pauvre diable disant à chaque coup : " Celui-là était encore apparemment écrit là-haut..."." (Contes et romans, La Pléiade, p. 670)
mardi 2 janvier 2024
Kafka et la caricature involontaire de l'apathie stoïcienne.
En 1912, Kafka a écrit un court texte, intitulé Décisions (Entschlüsse), qui ne fait guère plus qu'une demie-page. Le thème en est l'impossibilité de " s'extraire d'un état misérable " et la manière de remédier à une telle impossibilité. C'est dans la description de cette solution à l'absence de Solution, si on peut dire, que je vois comme l'ombre déformée et hostile de l'apathie stoïcienne :
" C'est pourquoi le meilleur conseil demeure quand même de tout accepter, de se comporter comme une masse pesante, et si l'on se sent soi-même propulsé par un souffle (sich selbst fortgeblasen), de ne se laisser entraîner à aucun pas inutile, de regarder autrui avec un regard bestial (Tierblick), de n'éprouver aucun remords, bref d¨écraser de sa propre main ce qui subsiste encore fantomatiquement de la vie, c'est-à-dire d'accroître encore l'ultime repos tombal (die letzte grabmässige Ruhe) et de ne plus rien laisser persister d'autre que lui." (Nouvelles et récits, La Pléiade, p.16)
jeudi 10 novembre 2011
Montaigne, Pascal, Diderot : une histoire de planche ou n'importe quel aveugle supérieur au plus grand philosophe du monde.
mercredi 9 novembre 2011
Diderot, pré-évolutionniste.
mardi 8 novembre 2011
La vue comme condition nécessaire de la pitié ou quelle différence y a-t-il donc entre uriner et se vider de son sang ?
lundi 7 novembre 2011
D'autant plus raisonnable qu'on voit moins ?
Réponse de Diderot à propos de l'aveugle-né du Puiseaux qu'il a examiné de très près :
Cette aventure, et quelques autres le firent appeler par la police. Les signes extérieurs de la puissance qui nous affectent si vivement, n'en imposent point aux aveugles. Le nôtre comparut devant le magistrat, comme devant son semblable. Les menaces ne l'intimidèrent point. " Que me ferez-vous, dit, à M. Hérault ? - Je vous jetterai dans un cul-de-basse-fosse, lui répondit le magistrat. - Eh, monsieur, lui répliqua l'aveugle : il y a vingt-cinq ans que j'y suis." Quelle réponse, madame ! et quel texte pour un homme qui aime autant à moraliser que moi. Nous sortons de la vie, comme d'un spectacle enchanteur ; l'aveugle en sort ainsi que d'un cachot : si nous avons à vivre plus de plaisir que lui, convenez qu'il a bien moins de regret à mourir." (Lettre sur les aveugles, La Pléiade, 2010, p.137)
Par l'effort, le stoïcien a réduit l'impact de la chose visible à son effet physique. Il reste néanmoins capable de faire correspondre à la chose vue le concept qui en véhicule l'essence réelle. Sur le point d'être noyé dans une mer déchaînée, il s'écrie : "Mais que peuvent donc des molécules d'H2O sur ma raison !"
jeudi 9 juin 2011
Être faussaire : pour Diderot, juste une erreur de jeunesse.
mardi 1 février 2011
Diderot et Helvétius : des natures humaines ou une nature humaine ? ou y a-t-il une thèse philosophique sur la nature des hommes spontanément partagée par les professeurs ?
Sans méconnaître le rôle de la société, Diderot s' appuyant sur l'expérience de l'échec de certains apprentissages, même obstinément poursuivis, soutient la thèse que le succès ou l'échec de l'apprentissage est relatif à la nature singulière de l'individu. Plus exactement Diderot range les hommes dans des groupes naturels à l'intérieur de l'espèce humaine (ainsi quand il oppose "les âmes tendres" aux " coeurs durs", il prétend déterminer deux types naturels d'homme sur lesquels par exemple l'enseignement de la poésie n'aura nécessairement pas les mêmes effets, toutes choses égales par ailleurs).
Pour convaincre le lecteur, il le renvoie à l'école et à l'expérience que les professeurs ont des élèves :
Ultime consolation, mais pas au prix d'un défaut de lucidité.
vendredi 28 janvier 2011
Diderot abêtí sans le vouloir ? : d'une vie cloîtrée à une vie de cloîtré.
jeudi 27 janvier 2011
La métaphore du pâtre chez Rousseau et Diderot : le souverain-pâtre n'est même pas un pâtre de bestiaux !
Comme un pâtre est d'une nature supérieure à celle de son troupeau, les pasteurs d'hommes, qui sont leurs chefs, sont aussi d'une nature supérieure à celle de leurs peuples."
mercredi 26 janvier 2011
Un exemple d'imagination prophétique : Diderot et les ordinateurs.
mardi 25 janvier 2011
Bonheur impossible, limite du rire et humeur salvatrice ou une illustration d' un matérialisme.
mardi 18 janvier 2011
Un passage cioranien de Diderot.
Commentaires
- 1. Le lundi 7 février 2011, 21:45 par nicotinamide
- Bonsoir,
est-ce que vous pensiez à un passage du penseur roumain en particulier ?
(si oui, je serais heureux de le lire ou d'avoir les références) - 2. Le lundi 7 février 2011, 21:57 par Philalèthe
- Bonsoir Nicotinamide,Je croyais que vous ne fréquentiez plus ces parages ! Ça me fait plaisir en tout cas de vous lire. Malheureusement je ne pensais pas à un passage particulier, mais en farfouillant on doit vite trouver quelque chose.
Cependant on peut se demander si j'ai eu raison de mentionner Cioran ; peut-être aurais-je dû dire tout simplement "pessimiste", "sombre" etc. Un peu trop simplement, je prenais "cioranien" comme synonyme de ces adjectifs.
Mais peut-être trouverais-je bientôt un passage ad hoc (dans les Cahiers, j'ai l'idée). - 3. Le samedi 12 février 2011, 21:56 par Nicotinamide
- Merci.S'il est vrai que je n'ai plus le temps de proposer des commentaires, je continue néanmoins à parcourir régulièrement vos réflexions. Elles instruisent, donnent des idées de lectures et invitent à poursuivre.Il me semble que Diderot affectionnait Diogène. Demain sur France culture, une vie, une oeuvre est consacrée à Diogène :
http://www.franceculture.com/emissi...Je contesterai volontiers le titre : Diogène chien royal. En effet, le chien royal c'est aristippe (DL II 66). Plutôt Diogène chien céleste ? (DL VI 77)Bien à vous - 4. Le dimanche 13 février 2011, 19:16 par Philalèthe
- Je suis preneur de tout texte de Diderot sur les cyniques. Merci d'avance !
- 5. Le mardi 15 février 2011, 00:44 par Nicotinamide
- Il me semble que Diderot est l'auteur de l'article "Cynique" de l'encyclopédie. Pensez aussi au "Neveau de Rameau".
lundi 17 janvier 2011
Les sorts platoniciens.
Une jeune fille dans les champs prend des chardons en fleurs et elle souffle dessus pour sçavoir si elle est tendrement aimée. Une autre cherche sa bonne ou sa mauvaise aventure dans un jeu de cartes. J'en ai vu qui dépeçoient toutes les fleurs en roses qu'elles rencontroient dans les prés, et qui disaient à chaque feuille qu'elles arrachoient : Il m'aime, beaucoup, un peu, point du tout, jusqu'à ce qu'elles fussent arrivées à la dernière feuille, qui étoit la prophétique. Dans le bonheur elles se rioient de la prophétie. Dans la peine, elles y ajoutaient un peu de foi ; et elles disoient : La feuille a bien raison.
Moi-même j'ai tiré une fois les sorts platoniciens. Il y avait trente jours que j'étois renfermé dans la tour de Vincennes. je me rappelai tous ces sorts des anciens. J'avais un petit Platon dans ma poche, et j'y cherchai à l'ouverture quelle serait encore la durée de ma captivité, m'en rapportant au premier passage qui me tomberait sous les yeux. J'ouvre et je lis en haut d'une page : " Cette affaire est de nature à finir promptement. " Je souris, et un quart d'heure après j'entens les clefs ouvrir les portes de mon cachot. C'était le lieutenant de police Berryer qui venoit m'annoncer ma délivrance pour le lendemain." (lettre 90 à Sophie Volland, 23 septembre 1762)
samedi 15 janvier 2011
À quoi ressemble pour Diderot un stoïcien exemplaire.
Bien sûr je n'oppose pas ici la représentation de Diderot à celle qu'elle devrait être. Non, j'ai plutôt mis en place ici une comparaison de préjugés.
samedi 11 décembre 2010
Diderot, Helvétius et Wittgenstein : la confusion des causes et des raisons.
Précisément il dénonce un sophisme consistant à confondre les conditions et les causes , qu'il appelle aussi motifs. Or, il est possible d'identifier le plus souvent cette distinction diderotienne à la célèbre distinction wittgensteinienne des causes et des raisons. Qu'on en juge d'après ce passage :
Sans doute, il faut être organisé comme nous et sentir pour agir ; mais il me semble que ce sont là les conditions essentielles et primitives, les données sine qua non, mais que les motifs immédiats et prochains de nos aversions et de nos désirs sont autre chose.
Sans alcali et sans sable, il n'y a point de verre ; mais ces éléments sont-ils la cause de la transparence ? (cet exemple fait certes tache ici car c'est net qu'on ne peut parler des raisons de la transparence)
Sans terrains incultes et sans bras on ne défriche point ; mais sont-ce là les motifs de l'agriculteur quand il défriche ?
Prendre des conditions pour des causes, c'est s'exposer à des paralogismes puérils et à des conséquences insignifiantes.
Si je disais : Il faut être pour sentir, il faut sentir pour être animal ou homme, il faut être animal ou homme pour être avare, ambitieux et jaloux ; donc la jalousie, l'ambition, l'avarice ont pour principes l'organisation, la sensibilité, l'existence... pourriez-vous vous empêcher de rire ? Et pourquoi ? C'est que je prendrais la condition de toute action animale en général pour le motif de l'action de l'individu d'une espèce d'animal qu'on appelle homme " (p. 566-567, Oeuvres philosophiques, Garnier, 1972)
- Ils jouissent d'avance de la douce mélodie de ce concert lointain de voix à venir et occupées à les célébrer, et leur coeur en tressaille de joie.
- Après ?
- Et ce tressaillement du coeur ne suppose-t-il pas la sensibilité physique ?
- Oui, comme il suppose un coeur qui tressaille ; mais la condition sans laquelle la chose ne peut être en est-elle le motif ? Toujours, toujours le même sophisme."
Vous, c'est la Gaussin (célèbre actrice), lui, c'est Newton, qu'il a sur le nez.
Voilà le bonheur qu'il envie et dont il jouit.
- Puisqu'il est heureux, dites-vous, il aime les femmes.
- Je l'ignore.
- Puisqu'il aime les femmes, il emploie le seul moyen qu'il ait de les obtenir.
- Si cela est, entrez chez lui, présentez-lui les plus belles femmes et qu'il en jouisse, à la condition de renoncer à la solution de ce problème ; il ne le voudra pas.
- Il ambitionne les dignités.
- Offrez-lui la place du premier ministre, s'il consent de jeter au feu son traité de l' Harmonie préétablie ; il n'en fera rien.
(...)
- Il est avare, il a la soif ardente de l'or.
- Forcez sa porte, entrez dans son cabinet, le pistolet à la main, et dites-lui : ou ta bourse, ou ta découverte du Calcul des fluxions...et il vous livrera la clef de son coffre-fort en souriant. Faites plus : étalez sur sa table toute la séduction de la richesse, et proposez-lui un échange ; et il vous tournera le dos avec dédain" (p.569-570)
Commentaires
- 1. Le jeudi 16 décembre 2010, 22:05 par Gé
- De Diderot rappelant Leibniz, à Musil (l'homme sans qualité...), d'excellents ingrédients pour un message très agréable à lire et méditer.
- 2. Le mardi 21 décembre 2010, 08:00 par Gé
- de Robert Musil : "l'homme sans qualités" (avec mes excuses).
- 3. Le mardi 21 décembre 2010, 19:57 par Philalèthe
- Merci pour les deux messages !
Commentaires