mardi 11 février 2020

Greguería n°294

" Esas damas que aparecen con guantes negros hasta más arriba del codo es que quieren parecerse a la Venus de Milo como si tuviesen cortados los brazos."
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" Si certaines femmes se montrent avec des gants noirs jusqu'au-dessus du coude, c'est qu'elles veulent ressembler à la Vénus de Milo, comme si elles avaient les bras coupés."

Commentaires

1. Le mercredi 12 février 2020, 00:26 par gerardgrig
On peut s'interroger sur le sens de la sensualité sophistiquée des gants de femme noirs au-dessus du coude, qui sont associés au déguisement, ou au fétiche quand ils sont retirés avec une lenteur calculée. L'explication de Ramón est très séduisante. Elle fait penser au type d'associations d'un dandy amateur d'art, qui ne sera jamais artiste, comme Charles Swann chez Proust, qui ne voit les femmes que dans l'optique de l'art, pour les idéaliser. Mais Swann applique aussi le procédé à son cocher Loredan, qui ressemble à un buste de Doge. Le long gant noir rehausse la femme. Le bas résille fait le contraire, en l'assimilant à un poisson pris dans un filet.
2. Le jeudi 19 mars 2020, 09:17 par Philalèthe
Oui, mais ici c'est le personnage qui intentionnellement encourage la perspective de l'esthète. D'autres greguerías comparent la femme à la statue. Statue qu'elle fait  d'elle ou qu'on fait d'elle.

lundi 10 février 2020

Greguería n°292

" Era de esas almas de Dios que cuando les van a envolver una cosa dicen que no se la envuelan. Por eso abusaba tanto de el su mujer."
" Il appartenait à ces enfants du Seigneur qui, au moment où on va emballer ce qu'ils achètent, disent que ce n'est pas la peine. C'est la raison pour laquelle sa femme abusait tant de lui."

Greguería n°293

" Lo invariable es lo que más ha variado en la vida."
" L'invariable est ce qui a le plus varié au cours du temps.'

dimanche 9 février 2020

Greguería n°291

" El amor es creer haber convencido al tiempo para que no pase."
" L' amour, c'est croire avoir convaincu le temps de ne pas passer."

samedi 8 février 2020

Greguería n°290

" Para comprender por qué se venden tanto los malos libros no hay más que fijarse que el mundo está lleno de malas corbatas que también se venden mucho."
" Pour comprendre pourquoi se vendent tant les mauvais livres, il suffit d'être attentif au fait que le monde est plein de vilaines cravates qui se vendent aussi beaucoup."

vendredi 7 février 2020

Greguería n° 289

" Hay unos seres eclipsantes que se ponen delante del que nos interesaba ver en la fotografía, y si es una estatua de rey la que ocultan, parece que se han puesto su corona."
" Il y a des êtres qui éclipsent : ils se mettent devant ce qu'on aimerait voir sur la photographie et si c'est une statue de roi qu'ils cachent, il semble qu'ils se soient mis sa couronne."

jeudi 6 février 2020

Greguería n°288

" El estudiante llega a estar tan harto de sus bartulos y sus deberes, que quisiera ahorcarse de su escuadra."
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" L'étudiant en arrive à avoir tellement assez de ses ustensiles et de ses devoirs qu'il voudrait se pendre à son équerre."

mercredi 5 février 2020

Greguería n°287

" El sueño es un pequeño adelanto que nos hace la muerte para que nos sea más fácil pasar la vida."
" Le sommeil est une petite avance que nous fait la mort pour que ça nous soit plus facile de vivre."

mardi 4 février 2020

Greguería n° 286

" El vaso servido de agua, que viene con el café, es lo más litúrgico del Café."
" Le verre d'eau qu'on sert pour accompagner le café est ce qu'il y a de plus liturgique au Café."

dimanche 2 février 2020

Greguería n°284

" La tragedia de la mujer es que se prepara para tres o cuatro viudeces y a veces no llega ni a la primera."
" Le tragique chez la femme est qu'elle se prépare à trois ou quatre veuvages mais quelquefois n'arrive même pas au premier. "

La philo comme acide.

Lisant le remarquable ouvrage de Richard Popkin, Histoire du scepticisme. De la fin du Moyen-Âge à l'aube du XIXème siècle (2003), je relève sous la plume de Bayle dans son article sur Uriel da Costa cette désespérante comparaison :
" (...) l'on peut comparer la Philosophie à des poudres si corrosives, qu'après avoir consumé les chairs baveuses d'une plaie, elles rongeroient la chair vive, & carieroient les os, & les perceroient jusqu'aux mouelles. La philosophie réfute d'abord les erreurs ; mais, si on ne l'arrête point là, elle attaque les véritez : &, quand on la laisse faire à sa fantaisie, elle va si loin, qu'elle ne sait plus où elle est, ni ne trouve plus où s'asseoir. " (Agone, 2019, p. 639)
Il plaît souvent aux élèves qu'on élimine par l'acide de la réflexion philosophique les chairs doxiques corrompues. Quelquefois ils acceptent même avec jubilation qu'il s'agisse des leurs.
Tous, leur professeur compris, rêvent de chairs philosophiques fermes, mais l'acide de la réflexion philosophique mord tous les corps philosophiques constitués.
Certes, par l'anti-acide qu'ils sécrètent, ces corps durables limitent les dégâts mais de là à trouver de quoi asseoir pour toujours la pensée... On reste alors sur le siège familier par habitude, par goût et affinité...
Mais taisons-nous ! Qui célèbre avec enthousiasme le pouvoir corrosif de l'acide est remis à sa place et surtout il en ressent vite les brûlures.

samedi 1 février 2020

Greguería n°283


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" ¿ Dónde se inspiró Goya para su ''Maja desnuda" ? Mirando las nubes, pues es la mujer acostada en una nube."
" Où Goya a-t-il trouvé l'inspiration pour sa ''Maja nue" ? En regardant les nuages, vu que la femme est couchée sur un nuage."

Commentaires

1. Le mardi 4 février 2020, 10:36 par gerardgrig
Les critiques d'art sont d'accord. C'est le contraste avec le tissu des coussins qui rehausse l'éclat de la chair de la Maja, en nous donnant l'illusion qu'elle flotte dur l'eau. C'est une Vénus sorti de l'eau, mais dans une maison de plaisir. En nous invitant à regarder les coussins, Ramón nous donne un conseil de sybarite. Il faut se concentrer sur les préliminaires lié au contexte de l'objet désiré, pour parvenir à l'acmé du plaisir.
2. Le mercredi 12 février 2020, 01:27 par gerardgrig
En attribuant un caractère éthéré de nuage à un élément du tableau, sur lequel il se concentre, Ramón tente de remédier à l'inconfort de l'universel sans concept de l'art. La Maja nue et poilue est-elle encore de la provocation pornographique, le double licencieux et dissimulé de la Maja vêtue ? A-t-elle jamais été de l'art, et si ce n'est pas le cas, pourquoi en serait-elle aujourd'hui ? Toute nudité peinte n'est-elle pas d'essence pornographique ? Las de ces questions lancinantes, Ramón regarde les nuages.
3. Le jeudi 19 mars 2020, 09:08 par Philalèthe
Ramón aime voir le naturel comme culturel et réciproquement. En plus il renverse ici le rapport fond/forme. Plus d'érotisme, et encore moins de pornographie : un ciel sur fond de femme nue.

vendredi 31 janvier 2020

Greguería n°282

" En el Zoo :
- Y el unicornio ?
- Lo tenemos guardado."
" Au zoo :
- Et la licorne ?
- On la garde enfermée."

jeudi 30 janvier 2020

Greguería n° 281

" Era tan desgraciado que le mató uno de esos rayos que no tienen truenos."
" Il était si malchanceux qu' il a été tué par un de ces éclairs sans tonnerre."

mercredi 29 janvier 2020

mardi 28 janvier 2020

Greguería n° 279

" Uno de los gestos más conmovedores de la calle es el de la vendedora de castañas o de cacahuetes abriendo nuestro bolsillo para echar en su fondo la medida.'
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" Un des gestes les plus émouvants dans la rue est celui de la vendeuse de châtaignes ou de cacahuètes quand elle ouvre notre poche pour glisser au fond la quantité qui nous revient."

Commentaires

1. Le mardi 28 janvier 2020, 19:31 par gerardgrig
La rencontre de la justice dans la vie quotidienne est toujours émouvante. Il doit y avoir des raisons pour que ce geste soit parmi les plus émouvants.
2. Le mercredi 29 janvier 2020, 18:23 par Philalèthe
Il y a un air de famille entre cette vendeuse et les épouses qui se mettaient à genoux pour lacer les souliers de leur époux, droit debout, lui !
3. Le jeudi 30 janvier 2020, 20:38 par gerardgrig
Il y a ce rapport de classes entre la vendeuse des rues et le bourgeois qu'elle sert, et que traduit sa posture. Mais cette situation est sublimée par la puissance de la féerie. La vendeuse des rues, c'est la marchande d'allumettes d'Andersen. Elle peut faire advenir la magie dans la vie quotidienne. Elle pourrait remplir d'or la poche du bourgeois.
4. Le jeudi 19 mars 2020, 09:20 par Philalèthe
Oui, il y a du cariño  dans ce geste.

lundi 27 janvier 2020

Greguería n°278

" Miro con melancolía los bancos de piedra del jardín porque en una misma tarde pueden pasar de bancos a tumbas."
" Je regarde avec mélancolie les bancs en pierre dans le jardin car dans une même après-midi, de bancs ils peuvent se transformer en tombes."

dimanche 26 janvier 2020

Greguería n° 277

" Lo malo es cuando el amor del hombre pierde la erre."
Littéralement traduite, la greguería donne en français :
" Le problème, c'est quand l'amour de l'homme perd son r."
Amo en effet veut dire maître. On peut alors tenter cette approximation :
" Le problème, c'est quand la flamme de l'homme perd son f."
Certes le meurtre implique la domination mais la réciproque n'est pas vraie....

Amour de la Caverne.

" Devant les cosmos humides, tendres, pleins de sèves et de courbes, me revient l'idée très simple que la vue est soutenue par le toucher, le toucher par l'ouïe, l'ouïe par le goût, que la réalité est faite de cet équilibre de concordances où Pascal situait le sol véritable de la certitude " écrit Louis Althusser le 21 août 1942 dans son Journal de captivité (Stock/Imec, 1992, p.103)

vendredi 24 janvier 2020

Greguería n° 276

" Los que compran un Buda comienzan a entrar en el Nirvana."
" Ceux qui achètent un bouddha commencent à entrer dans le Nirvana."

jeudi 23 janvier 2020

Greguería n° 275

" Los grandes supervivientes de una época de guerra son como esas hojas que se secaron en el árbol y no acaban de caer."
" Les grands survivants d'une période de guerre sont comme ces feuilles qui ont séché sur l'arbre sans pour autant tomber."

mercredi 22 janvier 2020

Greguería n ° 274

" Cuando los perros se miran en el agua se creen hombres con barba."
" Quand les chiens regardent leurs reflets dans l'eau, ils se prennent pour des hommes avec une barbe."

mardi 21 janvier 2020

Greguería n° 273

" Esas casitas cerradas en medio de la soledad de la valle son como libros muertos."
" Ces maisonnettes fermées au milieu de la solitude de la vallée sont pareilles à des livres morts."

Égorgement et vérité.

Comme Pascal a eu tort d'écrire : " Je ne crois que les histoires dont les témoins se feraient égorger." !

lundi 20 janvier 2020

Greguería n° 272

" Decía : " Me duele el gran almirante ", y es que le dolía el colon."
" Elle disait : " J'ai mal au grand amiral ", et c'est au colon qu'elle avait mal."
Vu que le verbe dire (decir) n' a pas ici de pronom personnel, seule la misogynie que j'attribue à Ramón, au vu de greguerías jusqu'à présent non traduites, justifie que je féminise le sujet.