" Bien avant encore que l'on ait pu expliquer les phénomènes communs du monde physique, on en appelait aux fantômes, qui faisaient office d'explications. Maintenant que l'on connaît mieux les relations des phénomènes entre eux, on explique l'un par l'autre ; malgré cela il nous reste néanmoins deux fantômes : Dieu et notre âme. L'âme est encore aujourd'hui ce revenant qui hante cette fragile enveloppe qu'est notre corps. Mais cela convient-il seulement à notre raison limitée ? Ce qui ne peut, d'après nous, avoir sa cause dans un objet connu,doit-il donc survenir par des voies secrètes ? Ce n'est pas seulement un raisonnement spécieux, mais aussi insipide. Je suis intimement convaincu que nous ne savons déjà rien de ce qui nous est accessible, et combien reste-t-il de choses que les fibres de nos cerveaux ne peuvent se représenter ? Ce que la philosophie et, à la la fois, la psychologie peuvent nous apporter de plus excellent est la modestie et la circonspection. Qu'est donc cette matière sur laquelle réfléchit le psychologue ? Peut-être une chose qui n'existe pas dans la nature ; il tue la matière, et déclare ensuite qu'elle est morte."
Affichage des articles dont le libellé est Lichtenberg. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Lichtenberg. Afficher tous les articles
jeudi 23 avril 2015
mercredi 22 avril 2015
Dualisme.
" Corps et âme : un cheval attelé à côté d'un boeuf ".
Non ! Un cheval attelé à côté d'un concept de boeuf !
Non ! Un cheval attelé à côté d'un concept de boeuf !
Commentaires
- 1. Le jeudi 23 avril 2015, 10:38 par Dual informel
- On dit à un homme que l'âme était un point, ce à quoi il a répondu : " Pourquoi pas un point-virgule, ainsi elle aurait une queue ".
- 2. Le jeudi 23 avril 2015, 11:41 par Philalethe
- Salut !J'ajoute que dans mon billet seule la phrase entre guillemets est de Lichtenberg, comme est de lui tout le texte que vous citez.
- 3. Le jeudi 23 avril 2015, 14:28 par Dual informel
- Tout à fait, mais le concept de bœuf ne ralentit pas le cheval autant que le bœuf réel...
Par ailleurs, profitons de l'occasion pour recommander chaudement la lecture du livre, à la fois érudit et malicieux, de Pierre Senges, Fragments de Lichtenberg (Verticales, 2008) - 4. Le jeudi 23 avril 2015, 14:49 par Philalèthe
- C'est vrai qu'en gagnant l'immatérialité de l'âme par le recours au concept (de boeuf) on perd en même temps l'interaction et le poids du corps pour l'âme, bien représenté, lui, par le bovin.Merci en tout cas pour le conseil de lecture.
- 5. Le vendredi 24 avril 2015, 13:38 par Dual informel
- Ce qui est curieux, c'est que l'auteur du Miroir de l'âme (titre donné, chez Corti, aux aphorismes du professeur de physique expérimentale de Göttingen) parle d'un "attelage" sans se préoccuper du cocher, ce qui est une façon de se démarquer de Platon (Phèdre 253c-254c) et d'exprimer un sérieux doute sur le pouvoir de cette partie de l'âme à réfréner le désir et à dominer le corps. Déjà que la conduite de l'attelage platonicien est difficile à cause du cheval "à l'encolure épaisse, à la nuque courte et à la face camarde", que penser de celle de l'attelage lichtenbergien ? En l'occurrence, le bœuf représenterait le poids de l'âme pour le corps plutôt que l'inverse !
- 6. Le samedi 25 avril 2015, 13:40 par Dual informel
- Outrage inacceptable à la grammaire : "pouvoir de..." et non "pouvoir à...". Désolé!
- 7. Le lundi 4 mai 2015, 20:42 par Philalethe
- Bonne correction en effet : c'est le boeuf qui représente l'âme.
Peut-on aller plus loin dans l'interprétation ? Le corps a-t-il des propriétés qui ressemblent à celles du cheval ? Et l'âme a-t-elle du bovin en elle ?
À y réfléchir, l'association est en ce sens plutôt contre-intuitive : on se plairait par exemple à penser que le corps ne peut rejoindre l'âme où elle va...
dimanche 14 décembre 2014
Contre le présent.
" Lorsqu'on écrit, dit Helvétius, il faut toujours songer à l'au-delà, afin que le style et la pensée s'élèvent." écrivait Georg Christoph Lichtenberg entre 1773 et 1775.
dimanche 18 juin 2006
Lire les philosophes (antiques) comme des satiristes.
Pourrait-on dire de la réflexion sur les philosophes antiques ce que Lichtenberg dit de la satire ?
"Elle agrandit notre champ de vision et augmente le nombre de points fixes à partir desquels nous pouvons nous orienter plus rapidement dans toutes les occurences de la vie." (Schriften und Briefe 1968 vol. I p.243)
Ce qui vient à notre secours, ce n'est pas le stoïcien ou le cynique ou le cyrénaïque ou l'académicien mais l'ensemble qu'ils forment tous, chacun étant, volontairement ou non, le satiriste des autres.
Il n'y a rien de paradoxal à ce que l'orientation soit d'autant plus facile que se multiplient les points cardinaux. Réalistement il faudrait tout de même avouer que cela prend un certain temps de parvenir à s'orienter rapidement.
Inscription à :
Articles (Atom)
Commentaires