" Ce que je pense à leur sujet (i.e. des textes interpolés dans les écrits d'Hippocrate) est que quelqu'un de mal intentionné a ajouté ces textes aux écrits d'Hippocrate, exactement comme l'un de nos contemporains nommé Lucien a fait. Car il a forgé un livre dans lequel il a rassemblé des mots obscurs qui n'ont pas le moindre sens et il les a attribués à Héraclite. Il le donna ensuite à certaines personnes qui le présentèrent à un philosophe dont la parole était bien considérée et que les gens considéraient comme sincère et digne de confiance, et elles lui demandèrent de l'expliquer et de le commenter pour eux. Mais le pauvre homme ne comprit pas qu'elles voulaient seulement se moquer de lui. Se considérant donc comme très intelligent, il se mit à donner des explications du texte, avec pour résultat qu'il s'attira le ridicule." (Galien, Commentaire des Épidémies II d'Hippocrate in Laks et Most (dir.), Les débuts de la philosophie, Fayard, 2016, p.295-297)
Commentaires
Mais j'imagine que vous avez en tête en écrivant votre remarque quelque chose de précis.
Quant au stalinisme aristotélicien ou à l'aristotélisme stalinien, je ne demande qu'à mieux le connaître, je le devine un peu seulement ; il pourrait s'agir de voir l'État communiste éclairé comme le moyen de développer l'excellence humaine ; à vrai dire, à mes yeux, Staline parasite le projet mais vous devez le voir autrement que moi...
Quant à votre derniere question, je n'en vois pas le sens dans le contexte. Qui donc privilégie la tragédie à la comédie ? Je ne vois pas non plus en quoi il y a absurdité dans le comique de Molière. Mais je ne demande qu'à comprendre.
Sur le deuxième point, je ne peux que vous féliciter d'avoir eu cette interprétation en forme de chiasme au demeurant forte intéressante. Pour autant, elle est erronée puisque j'ai été trop sibyllin (e). La puissance de l'Etat, dans mon esprit, ne s'est jamais réduite à l'Etat communiste, fut-il éclairé. Staline de son côté n'est qu'un avatar tragique de l'ultra matérialisme confinant à la plus grande débilité. Mais vous m'entraînez vers d'autres horizons où les questions théoriques fondamentales des théories de l'Etat, sinon même du droit mériteraient de nombreuses discussions qui là, nous éloignent de Molière.
J'en viens donc au troisième point. Molière excellait dans l'art de la connaissance de la nature humaine. Il moquait dans ses pièces certains défauts et tournait ce qui était tragique en comédie. La moquerie est souvent ressentie comme une tragédie pour celui qui en est victime. Pourtant, se moquer avec les autres de son propre ridicule, atténue grandement le tragique de la situation, si tragédie il y a.
Ce qu'ils discernent de caché sous des mots dont le sens est changé
Et considèrent comme vrai ce qui peut agréablement toucher
Leurs oreilles et qui est paré d'une sonorité agréable."
Qui sont creux que chez ceux qui recherchent sérieusement des vérités."