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vendredi 23 juin 2006

Les philosophes antiques et Wittgenstein (2)

"Quand je pense à la sagesse, je pense principalement aux Cyniques de l'Antiquité, en particulier à Diogène. C'est au font probablement mon modèle de sagesse et je pense qu'il y a une certaine analogie entre l'attitude cynique, au bon sens du terme, et le comportement d'un philosophe comme Wittgenstein dans sa vie personnelle: n'accepter vraiment que le minimum de dépendances inévitables et incompressibles par rapport à la réalité extérieure et s'efforcer de manifester à l'égard de tout le reste une espèce de mépris poli."
Jacques Bouveresse Le philosophe et le réel 1998 p. 252-253

Commentaires

1. Le samedi 24 juin 2006, 10:44 par Nicotinamide
Après avoir présenté mon projet de recherche, K. sans que sa perruque ne se décoiffe, froissa sa gueule de bourgeoise parisienne et demanda étonnée:
«- Mais pourquoi moi ? Enfin… je veux dire… pourquoi m’avoir choisi moi ?
- Je ne sais pas. Les secrétaires de l’UFR…
- Ah oui ! Elles ont du penser que c’était un sujet d’esthétique... Je vous orienterez plutôt vers Mr. C., spécialiste de philosophie antique et muni d’une très large culture. »
Je raconte à nouveau mon projet sur la philosophie cynique. Mais ce grand desséché ne compte que mes feuilles. Il ne m’écoute pas. Il ne cherche qu’à lire mes notes. Du coup je n’ose plus les toucher. Son premier commentaire fut :
« - Vous avez peut-être raison… » Et brutalement il se mit à me parler de Wittgenstein et d’une vie philosophique.
Vos citations m’aideront à comprendre peut-être pourquoi un sujet sur le cynisme poussa Mr C. à évoquer Wittgenstein. Une clé se trouve sans doute dans les livres de Bouveresse… Il a écrit en effet sur Wittgenstein et sur le cynisme…

mercredi 21 juin 2006

Les philosophes antiques et Wittgenstein (1)

" Il y a deux manières fondamentalement antithétiques et inconciliables de concevoir la philosophie. On peut la voir comme une activité de construction théorique qui, nécessairement, se situe plus ou moins dans la continuité de celle de la science et qui ne se distingue de celle-ci que par une généralité et une abstraction plus grande, ou bien comme une activité ou un exercice qu'on entreprend d'abord sur soi-même, qui porte sur la façon dont on voit le monde et sur ce qu'on en attend, un travail d'analyse et de réforme de soi, qu'on peut éventuellement aider les autres à réaliser sur eux-mêmes, mais que chacun doit entreprendre pour soi. C'est la conception de Wittgenstein, qui le rapproche plus de certains moralistes de l'Antiquité que de Russell ou de Carnap. A cela correspond, d'ailleurs, chez lui un recours fréquent à la forme dialoguée ou si l'on préfère, d'un côté le philosophe qu'il y a en chacun de nous et ce qu'il a envie de dire et, de l'autre, le philosophe-thérapeute."
Jacques Bouveresse Le philosophe et le réel 1998 p.121-122