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lundi 4 juillet 2005

Périandre, une bien maigre sagesse.

Pour la première fois depuis que j'écris ce blog, la conduite d'un philosophe non seulement n'a rien de sage, mais en plus est en contradiction avec ses paroles. Pierre Larousse dans l'article qu'il consacre à Périandre est porté à juger les Grecs fort étranges ("dans tout cela rien ne montre le vrai sage et il faut que les Grecs aient eu sur la sagesse d'autres idées que nous") et trouve un peu fort de café que seules des phrases donnent une si belle réputation:
"Quelques maximes en vers, insérées dans les recueils des poëtes gnomiques et qui passent pour être de lui, auront contribué à faire voir en lui un grand philosophe, tandis qu'au contraire ni sa vie publique ni sa vie privée témoignent du moindre souci de la morale" (Tome 12, 1874)
Et que lit-on ? Pour clarifier, je vais présenter sous la forme d'un double tableau la morale périandrienne. Ce qu'il n'aime pas: a) le gain et l'argent quand ils dépassent le convenable
b) la tyrannie appuyée sur la violence, voire la tyrannie tout court
c) la précipitation, car elle est cause d'échec
d) les plaisirs, jugés corruptibles
Ce qu'il aime:
a) la tranquillité
b) la démocratie (et il a exercé quarante ans et demi la tyrannie d'après Aristote)
c) les honneurs parce qu'immortels
d) la modération dans la prospérité
e) la maîtrise de soi dans l'infortune
f) l'amitié
g) le respect des promesses
h) la conservation des secrets
i) corriger pour punir mais aussi pour prévenir
j) l'exercice ("De lui est la maxime:"Tout est dans l'exercice" I,99)
Certes sa vie n'était guère raisonnable mais comme elle était intéressante, à la différence de ces conseils sans âge et sans saveur qu'on trouverait aussi bien dans la bouche de n'importe quel autre.
Cependant je garderais de lui l'éloge de l'exercice et renverrais entre autres au néant:
1) la pensée dite profonde mais qui ne s'exerce jamais
2) les sentiments intenses mais qui ne se montrent pas
3) la morale qu'on affiche mais qu'on n'applique pas
Je jugerais donc la pratique de quoi que ce soit comme le critère de l'existence de cette chose (1). Mais l'exercice, c'est aussi ce qui permet aux pensées de se former (pour penser, il faut s'exercer à penser), aux sentiments d'exister (pour aimer, il faut ne pas cesser de se conduire de manière aimante), à la morale de devenir une disposition (pour être moral, il faut s'habituer à se conduire selon certaines règles).
Tout mettre dans l'exercice, c'est douter de la réalité de toutes ces choses jugées si intérieures qu'on pense et qu'on n'a pas besoin de les montrer et que ce n'est pas par la pratique, supposée bien trop extérieure, qu'on a pu les posséder. C'est aussi compter sur le temps et se méfier des instants.
Mais je ne crois pas une seconde que Périandre ait mis ces pensées-là dans sa maxime ! En tout cas, lue ainsi, elle porte accusation contre sa vie vu qu'il n'y exerce aucune vertu et qu'une vertu sans exercice n'est qu'un mot.
(1) Ajout du 01-12-14 : c'est une position en réalité : il faut ajouter que je ne me rapporte ici qu'à l'ensemble des choses qui se pratiquent. Or, il existe une multitude de choses qui ne se pratiquent pas. Ce sont en fait les capacités que vise cette remarque.

vendredi 1 juillet 2005

Périandre, un sage ? (3)

Il reste deux anecdotes pour suggérer que Périandre n'a pas sa place parmi les sages. La première fait de lui un voleur:
"Ajoutons qu'Ephore (4ème siècle av.JC) raconte qu'il jura, s'il l'emportait à Olympie dans la course de chars, de consacrer une statue en or (ce tyran ambitionne d'être un athlète; à ne pas confondre avec un philosophe qui veut être l'analogue d'un sportif dans le domaine de la lutte morale). Après avoir triomphé, comme il manquait d'or (comment peut-on être vraiment sage et ne pas avoir assez d'or ?), voyant à l'occasion d'une fête locale les femmes parées (de bijoux), il mit la main sur toutes ces parures et envoya l'offrande (promise)"
En somme, s'en prendre aux hommes pour complaire aux dieux. Epicure est encore loin qui les tranquillisera en remettant les dieux à leur place. La version racontée par Hérodote est fort différente:
" Il fit aussi en un même jour dépouiller de leurs habits toutes les femmes de Corinthe, à l'occasion de la mort de Mélisse, sa femme. Il avait envoyé consulter l'oracle des morts sur les bords de l'Achéron, dans le pays des Thesprotiens, au sujet d'un dépôt qu'avait laissé un étranger. Mélisse, étant apparue, répondit qu'elle ne dirait ni n'indiquerait où était ce dépôt, parce qu'étant nue, elle avait froid ; les habits qu'on avait enterrés avec elle ne lui servant de rien, puisqu'on ne les avait pas brûlés. Et, pour prouver la vérité de ce qu'elle avançait, elle ajouta que Périandre avait déposé dans le sein de la mort le germe de la vie. Cette preuve parut d'autant plus certaine à Périandre, qu'il avait joui de sa femme après sa mort. Ses envoyés ne lui eurent pas plutôt fait part, à leur retour, de la réponse de Mélisse, qu'il fit publier par un héraut que toutes les femmes de Corinthe eussent à s'assembler dans le temple de Junon. Elles s'y rendirent comme à une fête , avec leurs plus riches parures ; mais, les femmes libres comme les suivantes, il les fit toutes dépouiller par ses gardes, qu'il avait apostés dans ce dessein. On porta ensuite par son ordre tous ces habits dans une fosse, où on les brûla, après qu'il eut adressé ses prières à Mélisse. Cela fait, l'ombre de Mélisse indiqua à celui qu'il avait envoyé pour la seconde fois le lieu où elle avait mis le dépôt " (Histoires V, 92, trad. de Larcher)
Périandre le nécrophile dépouille les femmes non pour apaiser la sienne mais afin de mettre la main sur de l'argent. Certes il fait tout ce qu'il faut pour connaître la vérité mais ses efforts n'ont comme fin qu'une possession bien commune. La deuxième anecdote concerne sa mort. Il apparaît en commanditaire de tueurs chargés entre autres de mettre fin à sa propre vie. Le dispositif, qui vise à faire de lui un mort invisible, est complexe et coûteux en vies humaines. S'il est mort de découragement, il n'a en tout cas rien perdu au moment décisif d'une certaine intelligence calculatrice et planificatrice:
"Certains disent que voulant que sa sépulture ne soit pas connue (à la différence du premier sage Thalès qui choisit l'écart pour être au centre, le dernier plus banalement s'écarte pour disparaître) il ordonna à deux jeunes gens à qui il avait indiqué un chemin, de sortir de nuit et de supprimer celui qu'ils rencontreraient, puis de l'ensevelir. Ensuite (il ordonna) à quatre autres d'aller à la poursuite des premiers, puis de les supprimer et de les ensevelir. A nouveau, il en envoya encore un plus grand nombre à la poursuite de ces derniers. Et ainsi il fut lui-même supprimé en rencontrant les premiers."(96)
Abusé par sa mère la nuit (selon Parthénius), il trompe ses meurtriers qui, abusés aussi par la nuit, l'exécutent. Je me demande néanmoins pourquoi il juge prudent de faire assassiner les quatre tueurs de tueurs. Sans doute fait-il l'hypothèse que les deux premiers sicaires, en cherchant à éviter les coups fatals, risquent de "cracher le morceau". Mais il aurait pu encore plus prudemment penser qu'un des quatre pouvait juste avant de mourir lancer quelque chose comme: "On n'a fait que tuer sur ordre de Périandre deux hommes qui nous ont dit avant de mourir qu'ils ont tué, eux aussi sur ordre de Périandre, un homme qu'ils ont enseveli à tel endroit." Au fond, Périandre, qui met ici toute sa sagesse à organiser sa fin, aurait dû, s'il avait vraiment bien fait les choses, programmer l'extermination de l'humanité entière ! Mais enfin, bien que précautionneux à moitié, Périandre réussit son plan:
"Les Corinthiens inscrivirent sur son cénotaphe: Ici la terre ancestrale de Corinthe aux golfes marins contient Périandre, qui tenait la première place par la richesse et la sagesse." (97)
Etranges vers qui remplissent d'un cadavre un cénotaphe censé être vide. C'est le passant qui cette fois sera abusé à la lecture en plein jour de ces lignes mensongères. Reste une énigme: pourquoi le même homme qui souhaite triompher à Olympie veut-il être un mort introuvable ? Diogène Laërce vient de raconter toutes les infamies de Périandre; apparemment il ne bronche pas et aligne les méfaits sans émettre le moindre doute sur la valeur de sa sagesse. Cependant, dans l'épigramme qu'il lui consacre, il se rattrape, bien que discrètement:
"Ne t'afflige pas de ne pas obtenir quelque chose, Au contraire, réjouis-toi de tous les bienfaits que Dieu t'accorde. Car le Sage Périandre s'est éteint par découragement Pour n'avoir pas obtenu une affaire qu'il désirait."
J'imagine que son découragement a disparu au moment même où la dernière affaire qu'il désirait s'est réalisée ! Je note avant tout que si Diogène n'est pas assez sage pour ne pas présenter la mort comme un mal, il est assez lucide pour déconseiller à qui le lit d'imiter Périandre. Or, un sage qui n'est pas digne d'être imité, c'est, en toute rigueur, une contradiction dans les termes.

jeudi 30 juin 2005

Périandre, un sage ? (2)

Je continue de commenter, comme elles se présentent, les lignes que Diogène consacre à Périandre. Après donc avoir évoqué sa mort par découragement, il m’apprend, s’appuyant sur Hérodote, que le septième sage a été l’hôte du tyran dont Thalès a été le sujet, je veux dire Thrasybule de Milet. C’est d’ailleurs par une courte lettre de Thrasybule que se termine la biographie de Périandre :
« Je n’ai rien répondu à ton héraut, mais, l’ayant conduit dans un champ de blé, je fauchais, en les frappant d’un coup de bâton, les épis qui dépassaient, alors qu’il m’accompagnait. Et il te fera part, si tu le lui demandes, de ce qu’il a entendu ou de ce qu’il a vu auprès de moi. Et toi agis de la sorte, si du moins tu veux renforcer ta dictature : supprime les citoyens qui se distinguent, qu’ils te paraissent des ennemis ou non. Car pour un dictateur, tout homme soulève la suspicion, fût-il du nombre de ses compagnons » (I, 100)
Ce que l’envoyé de Périandre demandait à Thrasybule, c’était bien sûr la recette du bon gouvernement. Et si Diogène est muet sur les suites de la rencontre, Hérodote met les points sur les i : Périandre a bien compris la métaphore, devenant plus cruel encore que son père. Décidément le « cas Périandre » ne s’arrange pas. Diogène poursuit alors en citant l’ouvrage d’Aristippe Sur la sensualité des Anciens. Laërce cite quelques fois ce texte dont l’auteur est en réalité assez incertain et n’est de toute façon pas Aristippe le Cyrénaïque, à nos yeux concurrent d’Epicure pour le monopole de la définition vraie de l’hédonisme, si j’ose dire. Cet Aristippe-là ou Pseudo-Aristippe semble avoir rapporté en général de banals ragots d’alcôve. En revanche, ce qu’il dit de Périandre, quoique sans doute dépourvu de toute justification historique, est assez inattendu. D’une certaine manière, Périandre a joué à Oedipe mais en toute connaissance de cause, si on peut dire :
« Sa mère Cratéia qui était éprise de lui couchait avec lui en secret et il y trouvait du plaisir. Mais lorsque l’affaire fut découverte, il se montra insupportable envers tous du fait que la découverte le faisait souffrir » (96)
Robert Genaille restitue de la même manière l’anecdote et ne me donne donc cette fois l’occasion d’aucune critique:
« Sa mère Cratéa en était devenue amoureuse et il allait avec elle en cachette pour son plus grand plaisir. La chose s’étant ébruitée, il en devint insupportable pour tout le monde, parce qu’il était mécontent d’avoir été découvert. »
On est bien sûr à mille lieues de l’inceste dont les cyniques faisaient l’éloge et qui avait comme finalité de mettre en évidence la dimension conventionnelle des usages et précisément dans ce cas de ceux qui règlent les rapports familiaux. Non, Périandre a honte, il ne fait pas ce que devrait faire tout homme raisonnable mais clairement ce qu’un homme guidé par la raison ne devrait jamais faire. C’est l’inceste cachottier, l’ordinaire, l’indéfendu. On en resterait là si Richard Goulet dans un note ô combien précieuse ne donnait une autre version du même accouplement interdit. Il la tire des Narrationes amatoriae de Parthénius de Nicée (deuxième moitié du Ier siècle av.JC), je lui laisse la parole :
« Périandre était au début un homme raisonnable et doux et non le tyran meurtrier que connaît la tradition. Sa mère était amoureuse de lui. Tant qu’il ne fut qu’un enfant, son désir était satisfait par les baisers qu’elle pouvait lui donner. Par la suite, pour séduire le jeune homme, elle lui fit croire qu’une belle femme souhaitait se donner à lui à condition qu’il n’y eût aucune lumière et qu’elle ne fût pas contrainte à parler. C’est ainsi que la mère de Périandre devint la maîtresse inconnue de son fils. Un jour, ne supportant plus de ne pas connaître la femme dont il était maintenant amoureux (j’en conclus que l’échange de paroles n’est pas une condition nécessaire de la naissance de l’amour...), Périandre fit cacher une lampe qu’il courut chercher lorsque sa mystérieuse compagne vint le rejoindre. En découvrant la vérité, il voulut tuer sa mère, mais fut retenu par l’apparition d’un démon. Sa mère se tua et lui-même sombra dans une démence qui l’amena à exterminer nombre de ses concitoyens. » (note 4, p.133)
Cette variante sauve l’honneur de Périandre, mais n’importe quel philosophe hellénistique (épicurien, stoïcien, sceptique) le jugerait tout de même sévérement : ces premiers sages ont finalement des côtés bien ordinaires. On peut aussi identifier ce texte à une des premières tentatives, j’imagine, d’expliquer une politique par des histoires psychologiques et familiales. Viendra bien plus tard Freud, s’occupant du président américain Woodrow Wilson. En effet, la psychanalyse n’est pas loin : cette Cratéia est le parangon de la mère abusive et ce Périandre, qui se caligulise, celui de l’enfant abusé. Il n’en reste pas moins inhabituel d’identifier à un sage un adulte traumatisé...

mercredi 29 juin 2005

Périandre, un sage ? (1)

C’est le dernier des sept Sages mais on se demandera si la tradition a bien fait de l’inclure dans la liste. Platon dans le Protagoras (343 a) lui substitue Myson de Khêné. Lucien (120-180), faisant le récit de sa visite aux Iles des Bienheureux, écrit sagement :
« Je veux vous dire maintenant tous les grands hommes que j'y ai vus : d'abord, tous les demi-dieux et les héros qui ont porté les armes devant Troie, à l'exception d'Ajax de Locres : on prétend que c'est le seul qui soit châtié dans le séjour des impies ; puis, parmi les barbares, les deux Cyrus, le Scythe Anacharsis, le Thrace Zamolxis , l'Italien Numa, le Lacédémonien Lycurgue, les Athéniens Phocion, Tellus , et les Sept Sages, hormis Périandre » (Histoire vraie II, 17, trad. de Eugène Talbot)
Il est certain que la lecture du premier paragraphe consacré par Diogène Laërce à Périandre est à couper le souffle. Ce ne sont pas les premières lignes qui étonnent, même si Diogène s’étend plus que d’habitude sur la famille du sage. J’en conclus que ce Périandre n’est pas un humble : non seulement il est issu de la mythique famille des Héraclides (les descendants d’Héraclès) mais en plus il est tyran de Corinthe, fils de tyran, époux d’une fille de tyran (Mélissa, fille de Proclès, tyran d’Epidaure), gendre d’une fille et d’une soeur de tyrans ! Je suis déjà un peu étonné de lire qu’il a eu de sa femme deux garçons dont « le plus jeune était intelligent, l’aîné un imbécile ». Connaissant ce qui suit, je vois dans ce beau tableau comme l’introduction discrète d’une tare mais enfin l’imbécillité d’un fils ne diminue en rien la sagesse d’un père, d’autant moins que Lycophron le frère est à la hauteur du géniteur. En revanche ce qui suit est accablant:
« Au bout d’un certain temps, dans un mouvement de colère, il tua son épouse, alors enceinte, en la frappant avec un tabouret ou en lui donnant un coup de pied, parce qu’il avait accordé foi aux accusations portées par des concubines que par la suite il fit brûler vives. » (I, 94)
Non, je ne lis pas les Vies des douze Césars de Suétone mais les Vies et doctrines des philosophes illustres de Diogène Laërce et pourtant cette première action attribuée à cet ultime sage a tout du fait divers sordide. C’est un crime passionnel que commet Périandre au comble de l’aveuglement. Piégé par la calomnie, ce Périandre-Othello est un violent qui redouble de violence au moment de retrouver la vue. Imperturbable, Diogène continue la narration de l’horrible :
« Il fit également exiler à Corcyre (Corfou) son fils du nom de Lycophron parce qu’il pleurait sa mère (j’en conclus qu’une des manifestations de l’imbécillité est l’absence de chagrin). Mais, déjà parvenu à un âge avancé, il le fit appeler pour qu’il reprît la tyrannie (Hérodote m’apprend qu’il ne peut tout de même pas confier le pouvoir à l’aîné qui est stupide) : les Corcyréens, devançant ses projets, firent périr son fils (en échange, Périandre serait venu régner à Corcyre, merci Hérodote). A la suite de quoi, dans un accès de colère, il envoya leurs fils chez Alyattès pour qu’ils soient castrés » (95).
Comparant ce récit à celui qu’en a donné Hérodote dans le 3ème livre de ses Histoires, je réalise à quel point mon cher Diogène est un mauvais conteur. Il omet des précisons décisives, fait des raccourcis abrupts : c’est finalement quelquefois un élève médiocre qui n’a pas su bien prendre ses notes de lecture. En tout cas, de ce récit maladroitement elliptique, je tire l’image d’un Périandre vengeur, exact contraire de Pittacos qui avait pardonné au brutal meurtrier de son fils Puis, subitement, après avoir raconté ses forfaits, Diogène rapporte une première version de la mort de Périandre :
« Lui-même mourut de découragement, ayant déjà atteint l’âge de quatre-vints ans »
C’est la parfaite mort du non-sage ; j’entends rire les épicuriens : avoir vécu si longtemps et faire l’expérience tuante de l’inassouvissement ! « Tout homme sort de la vie comme s’il venait juste de naître » (Epicure Sentences vaticanes 60, trad. de Marcel Conche) mais mourir affairé en étant un vieillard, c’est encore moins pardonnable !