" Tout est accessible à l'homme, et l'homme est la mesure de toutes choses. Ici la parenté avec les sophistes, non avec les platoniciens, devient évidente ; avec les épicuriens, non avec les pythagoriciens ; avec tous ceux qui plaident pour l'être terrestre et l'ici-bas" (Manifeste du cercle de Vienne, 1929, p.111, Vrin).
Deux autres références, plus attendues, à l'Antiquité dans ce texte fondateur :
" La mise en oeuvre de telles recherches (celles que promeut le Manifeste) montre très vite que la logique traditionnelle, aristotélico-scolastique, est pour cette fin tout à fait insuffisante" (p.114)
" Il n'y a pas de royaume des Idées au-dessus ou au-delà de l'expérience" (p.122)
Ce texte, qui a tant enthousiasmé, a été depuis longtemps beaucoup critiqué. Il reste intéressant, malgré des contradictions, comme celle-ci :
" On - les membres du Cercle - n'établit aucun "énoncé philosophique" au sens propre, on ne fait que clarifier des énoncés, à savoir des énoncés de la science empirique " (p.122)
Mais la dernière phrase de ce texte-culte, soulignée par les auteurs, est :
"La conception scientifique du monde sert la Vie et la Vie la reçoit"
Il faut moins entendre ici la vie dans un sens biologico-vitaliste que dans un sens historico-marxiste (la vie du monde en mouvement). En effet avant le marxisme analytique (Gerald Cohen), il y a eu le marxisme très spécial aussi de certains membres du Cercle de Vienne.