Dans Le chef-d'oeuvre inconnu(1831), Balzac écrit à propos du peintre Frenhofer :
" Le vieillard était alors en proie à l'un de ces découragements profonds et spontanés dont la cause est, s'il faut en croire les mathématiciens de la médecine, dans une digestion mauvaise, dans le vent, la chaleur, ou quelque empâtement des hypocondres; et, suivant les spiritualistes, dans l'imperfection de notre nature morale."
L'expression "les mathématiciens de la médecine" éveille ma curiosité... Bien sûr, rien sur Internet... Mais, ouf, mon Dictionnaire universel du 19ème siècle (tome neuvième, 1873) vient à mon secours... J'y apprends que Balzac aurait pu aussi bien, mais moins clairement, mentionner les iatromathématiciens, les partisans de la iatromathématique, définie ainsi par Larousse :
" Ancien système de pathologie, dans lequel on essayait d'expliquer par des calculs les phénomènes morbides, en partant de l'hypothèse qu'ils étaient tous les résultats des lois de l'hydraulique et de la mécanique."
Ça me semble donc être l'héritage du mécanisme cartésien et, plus ou moins, l'ancêtre du matérialisme physicaliste.
" Mais laissons là le prétentieux jargon de notre époque, le bonhomme s'était purement et simplement fatigué à parachever son mystérieux tableau."
Retour à la folk psychology !