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lundi 23 septembre 2013

Jouir des petitesses des Grands.

On connaît ces lignes de Hegel tirées de l'Introduction aux Leçons sur la philosophie de l'histoire :
" Il n'y a pas de héros pour son valet de chambre, selon un proverbe connu ; j'ai ajouté - et Goethe l'a redit dix ans plus tard - non parce que l'homme n'est pas un héros, mais parce que l'autre est le valet de chambre. Celui-ci ôte les bottes du héros, l'aide à se coucher, sait qu'il boit plutôt du champagne, etc... Les personnages historiques qui sont servis dans les livres d'histoire par de tels valets psychologiques s'en tirent mal ; ils sont nivelés par ces valets et placés sur la même ligne ou plutôt quelques degrés au-dessous de la moralité de ces fins connaisseurs d'hommes" (éd. Vrin, p.36).
Or, je lis dans Protée et autres essais (2001) de Simon Leys un passage du même ton, tiré d'une lettre de Pouchkine :
" Si la foule lit des confessions, notes privées, etc, avec tant d'avidité, c'est que, dans sa bassesse, elle se réjouit de contempler les humiliations des grands et les faiblesses des puissants ; en découvrant toute espèce de vilenies, elle est enchantée : il est petit comme nous ! - Vous mentez, canailles ; oui, il est petit et vil, mais différemment : pas comme vous !" (p. 83)

Commentaires

1. Le mardi 24 septembre 2013, 10:55 par veracognitas
D' où la popularité d'un Poulidor, par exemple?

samedi 21 septembre 2013

Peut-on compter les colonnes du Panthéon quand on le voit dans sa tête ?

Simon Leys écrit dans Le bonheur des petits poissons (2008) :
" Le philosophe Alain (suivi sur ce point par Sartre dans L'imaginaire), croyant qu'il y avait une différence essentielle entre le perçu et l'imaginé, se moquait de ces gens qui prétendent voir le Panthéon sans être en face de lui ; "Combien lui voyez-vous de colonnes ?" Mais en fait, un peintre Song, ou un Vinci, ou un Daumier n'auraient probablement pas trouvé saugrenu de compter les colonnes de leur Panthéon mental" (Le Livre de Poche, p.22)
Si compter n'exclut pas savoir déjà le résultat final, en effet on peut bien compter les colonnes du Panthéon imaginé. Mais si tout calcul est défini comme une opération permettant de découvrir ce qu'on ne sait pas, alors Alain et Sartre ont raison : on ne peut pas apprendre, en les comptant, combien notre Panthéon mental a de colonnes.
C'est pourquoi on doit être sceptique par rapport à l'hypothèse sceptique selon laquelle les perceptions pourraient n'être que des produits de notre imagination.

Commentaires

1. Le mardi 29 octobre 2013, 21:59 par branche de roses
merci
qui est l'auteur de la définition du calcul comme une opération permettant de découvrir ce que l'on se sait pas ?
merci de votre réponse
2. Le mardi 29 octobre 2013, 22:10 par Philalethe
Eh bien, c'est l'auteur de ce blog !
Je pensais au calcul appliqué, précisément à l'énumération, mais on peut aussi voir la phrase comme une paraphrase de la thèse kantienne (les connaissances mathématiques sont a priori mais synthétiques)