vendredi 20 mars 2020

jeudi 19 mars 2020

mercredi 18 mars 2020

Greguería n°323

" Al correr frenéticos los caballos en la carrera apaisan el paisaje."
" Par leur course frénétique, les chevaux de l'hippodrome apaisent le paysage."

mardi 17 mars 2020

Greguería n°322

" Como daba besos lentos duraban más sus amores."
" Comme il donnait des baisers lents, ses amours duraient plus longtemps."

lundi 16 mars 2020

Greguería n°321

" Al quitarse los guantes, la mujer parece que va a decir la confidencia más preciosa de su vida, pero no la dice."
" En enlevant ses gants, la femme donne l'impression qu'elle va faire la confidence la plus choisie de sa vie, mais elle ne la fait pas."

Commentaires

1. Le mercredi 18 mars 2020, 15:35 par gerardgrig
La sensualité et la lenteur avec lesquelles une femme retire ses gants est un strip-tease partiel. C'est un rituel de la frustration, associé au plaisir de celle qui déçoit. Ramón dit tout cela avec un certain gongorisme.
2. Le jeudi 19 mars 2020, 08:20 par Philalèthe
Le strip-tease suggéré ici est total et spirituel.
3. Le lundi 23 mars 2020, 02:04 par gerardgrig
Max Klinger, le Rodin allemand, était fasciné par le long gant blanc de femme.
Il lui a consacré une suite d'eaux-fortes, "Un Gant" (1881), à base de suggestion fétichiste et délirante. Le Gant subit des tribulations assez fantastiques, où interviennent un ptérodactyle et un Cupidon à ailes de libellule. Cela rappelle la peinture métaphysique de De Chirico ou le dadaïsme de Max Ernst. On dit que Max Klinger s'est inspiré de Goya.

dimanche 15 mars 2020

Greguería n°320


" Entierros blancos completamente solos. ¡ Pobres niños esos a los que dejan ir asi como al colegio une tarde cualquiera ! "
" Enterrements d'enfants sans aucune assistance. Pauvres gosses, eux qu'on laisse partir ainsi, comme s'ils allaient à l'école une après-midi normale ! "

samedi 14 mars 2020

Greguería n°319

" A la muerte no se la oye porque ya en la intimidad de la casa anda en zapatillas."
" La mort, on ne l'entend pas car, arrivée au cœur de la maison, elle marche en chaussons."

Commentaires

1. Le dimanche 15 mars 2020, 16:03 par gerardgrig
Ramón faisait peut-être allusion à la grippe espagnole.
2. Le jeudi 19 mars 2020, 08:25 par Philalèthe
Peut-être mais la portée de la greguería me paraît plus universelle.

vendredi 13 mars 2020

Greguería n°318

" A veces no sé que decir al muchacho que me cuenta sus quejas de la vida, y por decirle algo le digo : " Dedíquese a místico." "
" Parfois je ne sais pas quoi dire au type qui me raconte les problèmes qu'il a dans sa vie, et pour lui dire quelque chose, je lui dis : " Devenez mystique ! " "

jeudi 12 mars 2020

Greguería n°317

" El hombre experimentado sabe leer en el cuentakilómetros de la mujer a qué distancia está de su primer amor."
" L'hommme expérimenté sait lire sur le compteur kilométrique de la femme à quelle distance elle est de son premier amour."

Commentaires

1. Le vendredi 13 mars 2020, 03:57 par gerardgrig
Dans le domaine de la métaphysique de l'amour, Ramón semble être plus proche du pessimisme de Schopenhauer que du romantisme existentiel de Kierkegaard. Pour ce dernier, notre premier amour est comme le Christ, car il est toujours notre contemporain. C'est pourquoi il est impossible de répéter un premier amour. Il a une telle capacité de survie en nous, qu'il disqualifie toute tentative de répétition. La métaphore de la distance kilométrique traduit donc bien un écart entre un modèle et une copie, mais Ramón met cela sur le compte de l'éternel féminin confronté à l'âge. Il est vrai que Kierkegaard n'épargne pas Régine Olsen, dans l'analyse de l'échec de leur premier amour. Pour le Danois, la philosophie, comme l'épiphanie du premier amour, restent des affaires d'homme.
2. Le jeudi 19 mars 2020, 08:31 par Philalèthe
Peut-être s'agit-il moins des marques de l'âge que de celles du désabusement, de l'amertume etc.

mercredi 11 mars 2020

Greguería n°316

" La vida la había dado tantos disgustos que ya no podía reírse con la boca y con los ojos al mismo tiempo."
" La vie lui avait causé tant de contrariétés qu'elle ne pouvait plus rire de la bouche et des yeux à la fois."

Commentaires

1. Le jeudi 12 mars 2020, 14:36 par gerardgrig
Ramón décrit "The Pagliacci syndrome". Dans "Mon Père et ses Verres", Bobby Lapointe chantait "Son cœur pleure mais sa|Bouch'rit". On pourrait ajouter : "Si tu es gai ris-don(c), Paillasse !" Cela ne déplairait pas à Ramón, amateur de vieilles blagues d'étudiant. L'École de Salamanque ne devait pas être triste.
2. Le jeudi 19 mars 2020, 08:34 par Philalèthe
À moins que ce ne soit une fine remarque de psychologie behavioriste....