Dans le domaine de la métaphysique de l'amour, Ramón semble être plus proche du pessimisme de Schopenhauer que du romantisme existentiel de Kierkegaard. Pour ce dernier, notre premier amour est comme le Christ, car il est toujours notre contemporain. C'est pourquoi il est impossible de répéter un premier amour. Il a une telle capacité de survie en nous, qu'il disqualifie toute tentative de répétition. La métaphore de la distance kilométrique traduit donc bien un écart entre un modèle et une copie, mais Ramón met cela sur le compte de l'éternel féminin confronté à l'âge. Il est vrai que Kierkegaard n'épargne pas Régine Olsen, dans l'analyse de l'échec de leur premier amour. Pour le Danois, la philosophie, comme l'épiphanie du premier amour, restent des affaires d'homme.
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