Wittgenstein écrit dans les Recherches philosophiques:
" 415. Ce que nous proposons, ce sont à proprement parler des remarques sur l'histoire naturelle des hommes. Ce ne sont cependant pas des contributions singulières, mais plutôt des constatations dont personne n'a douté, et qui n'échappent à notre attention que parce que nous les avons constamment sous les yeux." (p.182 Gallimard)
Le passage qui suit de Frédéric Nef me paraît éclairer les lignes précédentes:
" Les entiers naturels ne sont certes pas coupés du monde naturel, mais il ne faut pas confondre le nombre et sa réalisation linguistique dans des bases, cinq, dix ou vingt en général, qui correspondent à des réalités anatomiques. En français hexagonal par exemple, coexistent deux bases, ce qui explique l'incohérence de l'usage : d'une part "soixante-dix" (base dix) et d'autre part "quatre-vingts" (base vingt). Même si nous ne comptons plus sur nos doigts d'enfants, nous le faisons comme des créatures qui ont dix ou vingt doigts (et orteils) et pas comme des ordinateurs, qui ne pensent que par présence ou absence, ou des dieux qui ont dix mille bras." (Traité d'ontologie pour les non-philosophes - et les philosophes - 2009 p.178)
Commentaires
"Il s'agit d'une convention" et il ne pensait pas ainsi à ce qu'on appelle à proprement parler une convention (je me suis aperçu d'ailleurs à l'occasion de ma discussion avec lui que j'étais très mal à l'aise pour en donner un bon exemple ) mais bien à ce que Wittgenstein et visiblement Nef (que je n'ai pas lu) en appellent lorsqu'ils parlent de "naturel" ou de remarques en marge d'une histoire naturelle de l'homme.