mercredi 26 juin 2019

Déshabiller les choses.

Un passage de l' Anthropologie du point de vue pragmatique renvoie à ce que Sandrine Alexandre a appelé dans le stoïcisme la resdescription dégradante et qu'on pourrait aussi penser comme description rationnelle, la dégradation n'etant que relative à l'embellissement conféré par l'imagination passionnelle :
" L'habit fait l'homme : le mot vaut aussi dans une certaine mesure pour l'esprit sensé. Le proverbe russe dit bien : " On reçoit son hôte selon son costume et on le raccompagne selon son entendement " ; l'entendement, cependant, ne peut empêcher que des représentations obscures ne suggèrent l'impression d'une certaine importance produite par un personnage bien vêtu ; tout au plus peut-il avoir le projet de rectifier par la suite le jugement ainsi porté au préalable." (I, 1-5, La Pléiade, p. 955)
L' entraînement au stoïcisme, destiné à ne pas subir plus que ce que Sénèque appelle " les ombres de passion ", permet de vite enlever les habits de tout ce qu'on perçoit, qu'ils soient luxueux et attirants ou puants et répulsifs, cela afin d'identifier leur essence.
Training peut-être un peu trop simple (car comment caractériser essentiellement la chose ?), mais qui vaut mieux que l'absence de tout effort pour déshabiller (paresse qui peut être justifiée ou bien par la croyance que l'habit fait le moine ou bien par celle, plus usuelle à notre époque conformistement démystificatrice, selon laquelle sous l'habit, on ne peut jamais trouver qu'un autre habit).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire