mardi 3 mars 2020

Greguería n°309

" La revolución es el turismo de los que no pueden viajar."
" La révolution, c'est le tourisme pour ceux qui ne peuvent pas voyager."

lundi 2 mars 2020

Greguería n°308

" Esos que caminan con la cabeza caida sobre el pecho parecen ahorcados del aire. "
" Ceux qui cheminent avec la tête qui tombe sur la poitrine semblent être pendus à l'air."

Greguería n°308

" Esos que caminan con la cabeza caida sobre el pecho parecen ahorcados del aire. "
" Ceux qui cheminent avec la tête qui tombe sur la poitrine semblent être pendus à l'air."

dimanche 1 mars 2020

Greguería n°307

" A la mujer que araña, se la matan, y después se la cortan las uñas."
" La femme qui griffe, on la tue, et après on lui coupe les ongles."

jeudi 27 février 2020

Greguería n°306

" Las ostras son de rústica peña por fuera, pero por dentro son de la más fina porcelana.''
" À l'extérieur, les huîtres sont de rudes rochers mais à l'intérieur elles sont la porcelaine la plus délicate."

mercredi 26 février 2020

Greguería n°305

" El fracaso se debe a que el mundo se renueva incesantemente y hemos llegado tarde."
" L'échec est dû à ce que le monde se renouvelle sans cesse et que nous sommes arrivés tard."

mardi 25 février 2020

Greguería n°304

" En Carnaval los tuertos tienen los dos ojos... Por eso es un gran día de fiesta para ellos. "
" À Carnaval, les borgnes ont les deux yeux... Aussi est-ce un grand jour de fête pour eux."

Commentaires

1. Le mardi 25 février 2020, 13:49 par gerardgrig
Ramón nous livre une conception utopique du carnaval, qui rachèterait tout pour tout le monde. Dans un carnaval, il y a des fautes contre la logique, la vraisemblance ou le goût, qui ne passent pas. Dans les Pieds Nickelés de Pellos, les trois compères doivent se déguiser, et ils échangent des vacheries sur le déguisement improbable qu'aurait chacun. À Filochard le borgne, on lui dit qu'il serait mal venu qu'il se déguise en Godefroi de Bouillon, parce qu'un bouillon qui n'aurait qu'un oeil serait une faute culinaire.
On pourrait aussi dire que ce genre de remarque attire le mauvais œil.
2. Le jeudi 19 mars 2020, 08:54 par Philalèthe
Ce généreux Carnaval peut être vu aussi comme l'allégorie du maquillage de nos stigmates.

lundi 24 février 2020

Greguería n°303

" Dad a los hombres que además de pobres son borrachos, limosna para que se emborrachen, porque es ese el mejor dinero de caridad que se les puede dar...¿ Se comprende lo que sería vivir ochenta años, victima de la desigualidad, hijo de la caridad, sosteniendo la salud y un espiritu claro y evidente ? Que mueran jóvenes y alcoholizados, que tenga alguna exaltación su vida de camino a la muerte."
À la différence des précédentes greguerías, extraites de Total de greguerías (1962), celle-ci est publiée en 1922 (Greguerías selectas, Casa Editorial Calleja, Madrid, p. XXXIV). Entre ces ces deux éditions (il y en eut bien d'autres entre-temps), il y a une différence manifeste : dans le premier ouvrage, les greguerías peuvent couvrir plusieurs pages, comme celle sur les jambes des femmes (p. 79 à 86). En revanche, toutes celles du dernier recueil de greguerías du vivant de Ramón sont très courtes et c'est sous la forme brève qu'elles sont passées à la postérité.
" Aux hommes qui en plus d'être pauvres sont des ivrognes, donnez l'aumône pour qu'ils s'enivrent, parce qu'en argent c'est la meilleure offrande qu'on peut leur donner... Ne comprend-on pas ce que serait vivre quatre-vingts ans pauvre, victime de l'inégalité, rejeton de la charité, en essayant de garder la santé et un esprit clair et lucide ? Qu'ils meurent jeunes et ivres, que la vie qui les conduit à la mort ait quelque exaltation ! "

Commentaires

1. Le lundi 24 février 2020, 22:17 par gerardgrig
Ramón s'essaie à la provocation et au paradoxe en ce qui concerne la pauvreté. Il y a eu le "Salauds de pauvres !" de Marcel Aymé et le "Assommons les pauvres !" de Baudelaire. Là, nous avons droit à une vie d'esthète, que l'on brûle par les deux bouts, pour mourir jeune et faire un beau cadavre. Il vaut mieux rêver avec Ramón, car dans les faits tout revient au même. Avec une vie de mendiant clochard, on ne va pas jusqu'à quatre-vingts sans ! Il y a aussi une forme de fraternisation anarchiste du bohème madrilène, qui bamboche sans souci du lendemain, avec le clochard à qui il souhaiterait d'avoir le même sort que lui.
2. Le jeudi 19 mars 2020, 08:59 par Philalèthe
Droguez ceux que vous ne pouvez pas soigner !

dimanche 23 février 2020

Greguería n° 302

" Si te conoces demasiado a ti mismo, dejarás de saludarte."
" Si tu te te connais trop, tu cesseras de te saluer. "

vendredi 21 février 2020

Greguería n°301

" El rey cree que su calavera es de marfil y ningún cortesano se atreve a pronunciar la palabra " hueso "."
" Le roi croit que son crâne est en marbre et aucun courtisan n'ose prononcer le mot " os "."

Commentaires

1. Le vendredi 21 février 2020, 14:22 par gerardgrig
Ramón semble rendre hommage à "L'homme de cour" de Gracián. On pense aussi surtout aux "Habits neufs de l'empereur" d'Andersen, qui affirmait d'ailleurs que son conte avait des origines espagnoles. Il y a sans doute encore un tropisme espagnoliste dans cette gregueria. Néanmoins, dans le domaine cognitif, les médecins ont découvert un syndrome des habits de l'empereur. On ne sait pas si le courtisan agit par égoïsme, ou s'il y a chez lui un défaut de morale épistémique.
2. Le vendredi 21 février 2020, 22:26 par Philalèthe
Je l'ai choisie pour sa dimension presque universelle !