Diogène Laërce à propos de Pyrrhon :
" Il était conséquent (avec ces principes) jusque par sa vie, ne se détournant de rien, ne se gardant de rien, affrontant toutes choses, voitures, à l'occasion, précipices, chiens, et toutes choses de ce genre, ne s'en remettant en rien à ses sensations. Il se tirait cependant d'affaire, à ce que dit Antigone de Caryste, grâce à ses familiers qui l'accompagnaient." (IX, 62)
Épictète dans les Entretiens se référant aux Académiciens :
" Si j'étais l'esclave de l'un de ceux-là, quand bien même il me faudrait chaque jour être fouetté jusqu'au sang, je m'emploierais à le torturer. "Esclave, verse de l'huile dans le bain." Je prendrais de la saumure, et j'irais lui en verser sur la tête." Qu'est-ce que ça veut dire ? - J'ai eu une représentation indiscernable de celle de l'huile, tout à fait semblable à elle, je te le jure par ta Fortune ! - Apporte-moi ma tisane." Je remplirais un bol de vinaigre et le lui apporterais. "Ne t'ai-je pas demandé de la tisane ? - Si, maître ; c'est de la tisane. - N'est-ce pas du vinaigre ? - Pourquoi serait-ce du vinaigre plutôt que de la tisane ? - Prends-en et sens ; prends-en et goûte. - Comment donc le sais-tu si les sens nous trompent ?" Si parmi les esclaves j'avais eu trois ou quatre camarades du même sentiment que moi, je l'aurais fait crever de rage et forcé à se pendre ou à changer d'opinion." (II, 20)
Les familiers de Pyrrhon tiennent le scepticisme pour une théorie seulement et protègent, pour cela, le philosophe ; l'esclave cynique, lui, applique impeccablement la théorie et donc met en danger et son maître et la théorie.