vendredi 6 septembre 2019

jeudi 5 septembre 2019

Greguería n° 138

" Hay en los andenes unos hombres " idos " y, sin embargo, estacionados allí que esperan que llegue en un tren un niño que no nació."
" Il y a sur les quais quelques hommes " qui déménagent " et qui, pourtant, stationnent là, à attendre qu' arrive dans un train un enfant qui n'est jamais né."

mercredi 4 septembre 2019

Greguería n° 137

" En los ojos está el carrete con el número exacto de las microfotografías que podremos hacer a lo largo de la vida."
" Dans les yeux il y a une pellicule avec le nombre exact de microphotographies que nous pourrons faire au cours de la vie."

mardi 3 septembre 2019

Greguería n° 136

À Théophile, en espérant qu'il aimera mots et lettres !
" El señor I... iba tan tranquilo cuando los ladrones le asaltaron y se convirtió en el señor Y."
" Monsieur I... marchait bien tranquillement quand les voleurs l'attaquèrent, c'est alors qu'il s'est transformé en monsieur Y."

lundi 2 septembre 2019

Greguería n° 135


" El Zoológico tiene algo de manicomio de animales."
" Le zoo a quelque chose d'un asile d'animaux fous."

dimanche 1 septembre 2019

Greguería n° 134

" Los nietos destiñen a los abuelos."
" Les petits-enfants déteignent sur les grands-parents."

samedi 31 août 2019

Greguería n° 133

" En el hall de los cines el vanidoso se coloca delante del programa y acepta como para él las miradas que son para detrás de él."
" Dans le hall des cinés, le vaniteux se place devant le programme et prend comme s'ils lui étaient destinés les regards qui sont pour ce qui est derrière lui."

Commentaires

1. Le samedi 31 août 2019, 14:33 par gerardgrig
Tout spectacle est plus ou moins immersif. Au cinéma et au théâtre, le spectacle est aussi dans la salle ou dans le hall d'attente. On pourrait même parler du musée. On ne voit pas les tableaux accrochés au musée, mais les gens qui parlent en groupe devant les tableaux. C'est le sort de la Joconde au Louvre.
2. Le lundi 16 septembre 2019, 18:07 par Philalèthe
Souvent aujourd'hui les oeuvres dans les musées ne sont qu'un fond pour les selfies. Le vaniteux de Ramón ne se détache plus : le modeste  circule sur fond de vanités.

vendredi 30 août 2019

Greguería n° 132

" Ningún orgullo como el de ese que en la desgracia repite : " Eso no le pasa más que a mí ""
" Pas d'orgueil pire que celui de qui dans le malheur répète : " Ça, ça n'arrive jamais qu' à moi." "

Commentaires

1. Le vendredi 30 août 2019, 14:54 par gerardgrig
Dans ce type d'assertion, il y a un contenu de réalité objective, ne serait-ce que quand les malheurs arrivent en nuage. C'est tellement exact que ce sont aussi les autres qui disent de vous que cela n'arrive qu'à vous. Détenir la vérité rend orgueilleux. C'est aussi le revers du stoïcisme. En disant à l'individu qu'il est cause de ses malheurs, on lui accorde une importance démesurée. La sagesse populaire dit aussi que celui qui a des malheurs à répétition les cherche. Tout cela est affaire de psychologie, mais sur un plan épistémique on retrouve la logique du principe d'identité. Cela n'arrive qu'à moi, puisque le monde est ce qu'il est.
2. Le vendredi 30 août 2019, 17:02 par Philalèthe
Les malheurs dont se plaint l'orgueilleux de Ramón n'en sont pas pour le stoïcien, ils sont comme toute la réalité, nécessaires et justifiés. Le seul malheur est le mauvais usage de la raison, conduisant à appeler à tort malheureux ou heureux des événements qui, bien compris, ne causent en rien directement l' insatisfaction ou la satisfaction. Que les événements nous tombent dessus sans aucune responsabilité ou qu'on ait une part dans leur survenue est une distinction qu'on peut garder dans le stoïcisme mais la chose certaine est que le jugement qualifiant ces événements de malheureux ou non est de notre totale responsabilité. Le stoïcisme n'a donc pas eu le problème de la théodicée à régler, c'est-à-dire celui de savoir comment un dieu juste est compatible avec les malheurs injustes, pour faire vite. Car le stoïcisme ne reconnaît pas de malheur injuste ; l'expérience du malheur est toujours causée par une erreur qu'on n'aurait pas commise si on avait mieux contrôlé ses jugements. En juger ainsi ne donne un plaisir d'orgueil que pour celui qui ne comprend pas que la possibilité d'un jugement vrai est donné à tout homme.
3. Le jeudi 17 octobre 2019, 15:17 par gerardgrig
Cela ne pose-t-il pas le problème de l'indifférence aux maux que l' on cause à autrui ? On peut se dire que s'il est éduqué au stoïcisme, il le prendra forcément bien.

Être sous l'ombre d'arbres encore lointains.

C'est un prisonnier de la caverne platonicienne, à demi-éclairé toutefois, à qui Jules Renard, sans le savoir, donne sa voix, quand il écrit à la date du 14 novembre 1887 :
" Parfois, tout, autour de moi, me semble si diffus, si tremblotant, si peu solide que je m'imagine que ce monde-ci n'est que le mirage d'un monde à venir, sa projection. Il me semble que nous sommes encore loin de la forêt et que, bien que l'ombre des grands arbres déjà nous enveloppe, nous avons encore beaucoup de chemin à faire avant de marcher sous leur feuillage." (Journal, Gallimard, 1935, p. 14)

jeudi 29 août 2019

Greguería n° 131

" Un beso no es una huella, es una perforación."
" Un baiser n'est pas une empreinte, c'est une perforation."