samedi 12 octobre 2019

Greguería n° 172


" Nada se pierde : en el más alto del cielo hay una torre hecha con el humo de todos los cigarrillos consumidos en el mundo."
" Rien ne se perd : au plus haut du ciel il y a une tour faite de la fumée de toutes les cigarettes consumées dans le monde."

Commentaires

1. Le samedi 12 octobre 2019, 15:38 par gerardgrig
Ramón faisait preuve d'une surprenante sensibilité environnementale en son temps.
Actuellement, il est intéressant d'étudier sous cet angle des auteurs inattendus. La nouvelle génération des chercheurs hegeliens examine ainsi ce que Hegel peut apporter à l'écologie, dans sa Philosophie de la Nature. Pour lui, la Nature était le déchet de l'Esprit.
2. Le dimanche 27 octobre 2019, 19:33 par Philalethe
À moins que ce ne soit une illustration de l'idée que le passé ne passe jamais.
Quant à l'anthropocène, s'il est une oeuvre de l'Esprit, quelle joie !

vendredi 11 octobre 2019

Greguería n° 171

" Cuando levantamos los brazos en el desperezo es que nos entregamos al destino que nos apunta."
" Quand nous levons les bras en nous étirant, c'est que nous nous livrons au destin qui nous vise."

Commentaires

1. Le mercredi 30 octobre 2019, 15:12 par gerardgrig
On sait au moins que d'un certain point de vue Ramón n'était pas stoïcien.
L'enchaînement des causes et des conséquences, appelé le Destin, n'est pas compatible avec la superstition envahissante des gestes quotidiens.
2. Le lundi 4 novembre 2019, 19:18 par Philalèthe
Cette greguería est à première vue étrange par le fait de comparer une attitude nonchalante de détente et de confiance à une posture tendue de peur et de défense, peut-être comme si les manifestations du bien-être appelaient sur soi des causes de malheur (d'où votre référence peut-être à la supersitition).
Mais on peut aussi lire la greguería comme une manière confiante et exceptionnelle de se donner à un destin dont on sait qu'il nous vise toujours. Lue ainsi, la greguería n'est pas tant opposée à l'esprit du stoïcisme qu'on peut le croire : sachant que le destin nous englobe, on arrête de lui résister, on se rend à lui, sachant qu'il est irrésistible.

jeudi 10 octobre 2019

Greguería n° 170

" Al jardinero le horroriza el otoño porque se le descose todo el jardín."
" Le jardinier a horreur de l'automne parce que ça lui découd tout le jardin."

mercredi 9 octobre 2019

Greguería n° 169

" El enfermo que bracea mucho en la cama rema hacia la muerte."
" Le malade qui dans le lit bat beaucoup des bras rame en direction de la mort."

mardi 8 octobre 2019

Greguería n° 168

" Cuando en la luna de miel se pide media botella de vino es que es media luna de miel."
" Quand pendant la lune de miel on demande une demie-bouteille de vin, on a une demie-lune de miel."

dimanche 6 octobre 2019

Greguería n° 167

" Hay Herencia con mayúscula, herencia con minúscula y erencia sin hache."
" Il y a Héritage avec majuscule, héritage avec minuscule et éritage sans h."

samedi 5 octobre 2019

Greguería n° 166

" Mujer madura : sus ojos ya estaban entrecomillados."
" Femme mûre : ses yeux étaient désormais entre guillemets."

vendredi 4 octobre 2019

Greguería n° 165

" Una de la pirámides más inquietantes que se ven al pasar es la pirámide de valijas, desde la que ya tiene algo de baúl hasta la que es como cabás par ir al colegio el párvulo."
" Une des pyramides les plus inquiétantes qu'on voit en passant est la pyramide des valises, depuis celle qui tient de la malle jusqu'à celle qui est comme une sacoche pour enfant allant à l'école."

mercredi 2 octobre 2019

Greguería n° 164

" Ese semicirculo que hacemos sobre la arena del jardin, con nuestro bastón, mientras estamos sentados, es la justa medida de nuestro nicho."
" Ce demi-cercle que nous faisons sur le sable du jardin, avec notre bâton, en étant assis, c'est la juste mesure de notre niche."

Commentaires

1. Le jeudi 3 octobre 2019, 18:48 par gerardgrig
Ramón nous gratifie d'une belle illustration pour parler de ce geste machinal que nous faisons tous, assis comme une pointe de compas sur un banc, pour dessiner un demi-cercle devant nous, quand nous avons un bâton dans la main. C'est un geste un peu mystérieux, que Ramón explique par la biologie, en nous animalisant. On dessinerait la limite de son espace vital. Stendhal faisait mieux sur le sable en Italie. Il disposait des numéros sur le demi-cercle, pour chaque femme qu'il avait aimée d'un amour platonique et impossible. Romantique impénitent, il dessinait des constellations sur la ligne d'une voûte céleste. Le cercle que l'on dessine a aussi quelque chose de magique dans l'inconscient collectif, comme pour faire jaillir un génie de terre.
2. Le dimanche 27 octobre 2019, 19:39 par Philalethe
Le dessin pourrait servir d'allégorie du solipsisme : aussi loin qu'on perçoive, aussi profondément qu'on pense, aussi efficacement qu' on agisse, on ne sort pas de soi.

mardi 1 octobre 2019

Greguería n° 163

" Todas tus sortijas resultarán grandes para tu mano esqueletaria."
" Toutes tes bagues seront trop grandes pour le squelette de ta main."