lundi 10 février 2020

Greguería n°293

" Lo invariable es lo que más ha variado en la vida."
" L'invariable est ce qui a le plus varié au cours du temps.'

dimanche 9 février 2020

Greguería n°291

" El amor es creer haber convencido al tiempo para que no pase."
" L' amour, c'est croire avoir convaincu le temps de ne pas passer."

samedi 8 février 2020

Greguería n°290

" Para comprender por qué se venden tanto los malos libros no hay más que fijarse que el mundo está lleno de malas corbatas que también se venden mucho."
" Pour comprendre pourquoi se vendent tant les mauvais livres, il suffit d'être attentif au fait que le monde est plein de vilaines cravates qui se vendent aussi beaucoup."

vendredi 7 février 2020

Greguería n° 289

" Hay unos seres eclipsantes que se ponen delante del que nos interesaba ver en la fotografía, y si es una estatua de rey la que ocultan, parece que se han puesto su corona."
" Il y a des êtres qui éclipsent : ils se mettent devant ce qu'on aimerait voir sur la photographie et si c'est une statue de roi qu'ils cachent, il semble qu'ils se soient mis sa couronne."

jeudi 6 février 2020

Greguería n°288

" El estudiante llega a estar tan harto de sus bartulos y sus deberes, que quisiera ahorcarse de su escuadra."
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" L'étudiant en arrive à avoir tellement assez de ses ustensiles et de ses devoirs qu'il voudrait se pendre à son équerre."

mercredi 5 février 2020

Greguería n°287

" El sueño es un pequeño adelanto que nos hace la muerte para que nos sea más fácil pasar la vida."
" Le sommeil est une petite avance que nous fait la mort pour que ça nous soit plus facile de vivre."

mardi 4 février 2020

Greguería n° 286

" El vaso servido de agua, que viene con el café, es lo más litúrgico del Café."
" Le verre d'eau qu'on sert pour accompagner le café est ce qu'il y a de plus liturgique au Café."

dimanche 2 février 2020

Greguería n°284

" La tragedia de la mujer es que se prepara para tres o cuatro viudeces y a veces no llega ni a la primera."
" Le tragique chez la femme est qu'elle se prépare à trois ou quatre veuvages mais quelquefois n'arrive même pas au premier. "

La philo comme acide.

Lisant le remarquable ouvrage de Richard Popkin, Histoire du scepticisme. De la fin du Moyen-Âge à l'aube du XIXème siècle (2003), je relève sous la plume de Bayle dans son article sur Uriel da Costa cette désespérante comparaison :
" (...) l'on peut comparer la Philosophie à des poudres si corrosives, qu'après avoir consumé les chairs baveuses d'une plaie, elles rongeroient la chair vive, & carieroient les os, & les perceroient jusqu'aux mouelles. La philosophie réfute d'abord les erreurs ; mais, si on ne l'arrête point là, elle attaque les véritez : &, quand on la laisse faire à sa fantaisie, elle va si loin, qu'elle ne sait plus où elle est, ni ne trouve plus où s'asseoir. " (Agone, 2019, p. 639)
Il plaît souvent aux élèves qu'on élimine par l'acide de la réflexion philosophique les chairs doxiques corrompues. Quelquefois ils acceptent même avec jubilation qu'il s'agisse des leurs.
Tous, leur professeur compris, rêvent de chairs philosophiques fermes, mais l'acide de la réflexion philosophique mord tous les corps philosophiques constitués.
Certes, par l'anti-acide qu'ils sécrètent, ces corps durables limitent les dégâts mais de là à trouver de quoi asseoir pour toujours la pensée... On reste alors sur le siège familier par habitude, par goût et affinité...
Mais taisons-nous ! Qui célèbre avec enthousiasme le pouvoir corrosif de l'acide est remis à sa place et surtout il en ressent vite les brûlures.

samedi 1 février 2020

Greguería n°283


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" ¿ Dónde se inspiró Goya para su ''Maja desnuda" ? Mirando las nubes, pues es la mujer acostada en una nube."
" Où Goya a-t-il trouvé l'inspiration pour sa ''Maja nue" ? En regardant les nuages, vu que la femme est couchée sur un nuage."

Commentaires

1. Le mardi 4 février 2020, 10:36 par gerardgrig
Les critiques d'art sont d'accord. C'est le contraste avec le tissu des coussins qui rehausse l'éclat de la chair de la Maja, en nous donnant l'illusion qu'elle flotte dur l'eau. C'est une Vénus sorti de l'eau, mais dans une maison de plaisir. En nous invitant à regarder les coussins, Ramón nous donne un conseil de sybarite. Il faut se concentrer sur les préliminaires lié au contexte de l'objet désiré, pour parvenir à l'acmé du plaisir.
2. Le mercredi 12 février 2020, 01:27 par gerardgrig
En attribuant un caractère éthéré de nuage à un élément du tableau, sur lequel il se concentre, Ramón tente de remédier à l'inconfort de l'universel sans concept de l'art. La Maja nue et poilue est-elle encore de la provocation pornographique, le double licencieux et dissimulé de la Maja vêtue ? A-t-elle jamais été de l'art, et si ce n'est pas le cas, pourquoi en serait-elle aujourd'hui ? Toute nudité peinte n'est-elle pas d'essence pornographique ? Las de ces questions lancinantes, Ramón regarde les nuages.
3. Le jeudi 19 mars 2020, 09:08 par Philalèthe
Ramón aime voir le naturel comme culturel et réciproquement. En plus il renverse ici le rapport fond/forme. Plus d'érotisme, et encore moins de pornographie : un ciel sur fond de femme nue.