jeudi 6 février 2020

Greguería n°288

" El estudiante llega a estar tan harto de sus bartulos y sus deberes, que quisiera ahorcarse de su escuadra."
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" L'étudiant en arrive à avoir tellement assez de ses ustensiles et de ses devoirs qu'il voudrait se pendre à son équerre."

mercredi 5 février 2020

Greguería n°287

" El sueño es un pequeño adelanto que nos hace la muerte para que nos sea más fácil pasar la vida."
" Le sommeil est une petite avance que nous fait la mort pour que ça nous soit plus facile de vivre."

mardi 4 février 2020

Greguería n° 286

" El vaso servido de agua, que viene con el café, es lo más litúrgico del Café."
" Le verre d'eau qu'on sert pour accompagner le café est ce qu'il y a de plus liturgique au Café."

dimanche 2 février 2020

Greguería n°284

" La tragedia de la mujer es que se prepara para tres o cuatro viudeces y a veces no llega ni a la primera."
" Le tragique chez la femme est qu'elle se prépare à trois ou quatre veuvages mais quelquefois n'arrive même pas au premier. "

La philo comme acide.

Lisant le remarquable ouvrage de Richard Popkin, Histoire du scepticisme. De la fin du Moyen-Âge à l'aube du XIXème siècle (2003), je relève sous la plume de Bayle dans son article sur Uriel da Costa cette désespérante comparaison :
" (...) l'on peut comparer la Philosophie à des poudres si corrosives, qu'après avoir consumé les chairs baveuses d'une plaie, elles rongeroient la chair vive, & carieroient les os, & les perceroient jusqu'aux mouelles. La philosophie réfute d'abord les erreurs ; mais, si on ne l'arrête point là, elle attaque les véritez : &, quand on la laisse faire à sa fantaisie, elle va si loin, qu'elle ne sait plus où elle est, ni ne trouve plus où s'asseoir. " (Agone, 2019, p. 639)
Il plaît souvent aux élèves qu'on élimine par l'acide de la réflexion philosophique les chairs doxiques corrompues. Quelquefois ils acceptent même avec jubilation qu'il s'agisse des leurs.
Tous, leur professeur compris, rêvent de chairs philosophiques fermes, mais l'acide de la réflexion philosophique mord tous les corps philosophiques constitués.
Certes, par l'anti-acide qu'ils sécrètent, ces corps durables limitent les dégâts mais de là à trouver de quoi asseoir pour toujours la pensée... On reste alors sur le siège familier par habitude, par goût et affinité...
Mais taisons-nous ! Qui célèbre avec enthousiasme le pouvoir corrosif de l'acide est remis à sa place et surtout il en ressent vite les brûlures.

samedi 1 février 2020

Greguería n°283


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" ¿ Dónde se inspiró Goya para su ''Maja desnuda" ? Mirando las nubes, pues es la mujer acostada en una nube."
" Où Goya a-t-il trouvé l'inspiration pour sa ''Maja nue" ? En regardant les nuages, vu que la femme est couchée sur un nuage."

Commentaires

1. Le mardi 4 février 2020, 10:36 par gerardgrig
Les critiques d'art sont d'accord. C'est le contraste avec le tissu des coussins qui rehausse l'éclat de la chair de la Maja, en nous donnant l'illusion qu'elle flotte dur l'eau. C'est une Vénus sorti de l'eau, mais dans une maison de plaisir. En nous invitant à regarder les coussins, Ramón nous donne un conseil de sybarite. Il faut se concentrer sur les préliminaires lié au contexte de l'objet désiré, pour parvenir à l'acmé du plaisir.
2. Le mercredi 12 février 2020, 01:27 par gerardgrig
En attribuant un caractère éthéré de nuage à un élément du tableau, sur lequel il se concentre, Ramón tente de remédier à l'inconfort de l'universel sans concept de l'art. La Maja nue et poilue est-elle encore de la provocation pornographique, le double licencieux et dissimulé de la Maja vêtue ? A-t-elle jamais été de l'art, et si ce n'est pas le cas, pourquoi en serait-elle aujourd'hui ? Toute nudité peinte n'est-elle pas d'essence pornographique ? Las de ces questions lancinantes, Ramón regarde les nuages.
3. Le jeudi 19 mars 2020, 09:08 par Philalèthe
Ramón aime voir le naturel comme culturel et réciproquement. En plus il renverse ici le rapport fond/forme. Plus d'érotisme, et encore moins de pornographie : un ciel sur fond de femme nue.

vendredi 31 janvier 2020

Greguería n°282

" En el Zoo :
- Y el unicornio ?
- Lo tenemos guardado."
" Au zoo :
- Et la licorne ?
- On la garde enfermée."

jeudi 30 janvier 2020

Greguería n° 281

" Era tan desgraciado que le mató uno de esos rayos que no tienen truenos."
" Il était si malchanceux qu' il a été tué par un de ces éclairs sans tonnerre."

mercredi 29 janvier 2020

mardi 28 janvier 2020

Greguería n° 279

" Uno de los gestos más conmovedores de la calle es el de la vendedora de castañas o de cacahuetes abriendo nuestro bolsillo para echar en su fondo la medida.'
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" Un des gestes les plus émouvants dans la rue est celui de la vendeuse de châtaignes ou de cacahuètes quand elle ouvre notre poche pour glisser au fond la quantité qui nous revient."

Commentaires

1. Le mardi 28 janvier 2020, 19:31 par gerardgrig
La rencontre de la justice dans la vie quotidienne est toujours émouvante. Il doit y avoir des raisons pour que ce geste soit parmi les plus émouvants.
2. Le mercredi 29 janvier 2020, 18:23 par Philalèthe
Il y a un air de famille entre cette vendeuse et les épouses qui se mettaient à genoux pour lacer les souliers de leur époux, droit debout, lui !
3. Le jeudi 30 janvier 2020, 20:38 par gerardgrig
Il y a ce rapport de classes entre la vendeuse des rues et le bourgeois qu'elle sert, et que traduit sa posture. Mais cette situation est sublimée par la puissance de la féerie. La vendeuse des rues, c'est la marchande d'allumettes d'Andersen. Elle peut faire advenir la magie dans la vie quotidienne. Elle pourrait remplir d'or la poche du bourgeois.
4. Le jeudi 19 mars 2020, 09:20 par Philalèthe
Oui, il y a du cariño  dans ce geste.