Nozick écrit en 1989 dans l'introduction de The examined life. Philosophical meditations :
" Why is it that no photograph has the depth a painted portrait can have ? The two embody different quantities of time. A photograph is a "snapshot", whether or not it was posed ; it shows one particular moment of time and what the person looked like right then, what his surface showed. During the extended hours a painting is sat for, though, its subject shows a range of traits, emotions and thoughts, all revealed in differing lights. Combining different glimpses of the person, choosing an aspect here, a tightening of muscle there, a glint of light, a deepening of light, the painter interweaves these different portions of surface, never before simultaneously exhibited, to produce a fuller portrait and a deeper one. The portraitist can select a tiny aspect of everything shown at a moment to incorporate into the final painting. A photographer might attempt to replicate this, isolating and layering and interweaving aspects of many photographs of the face at different times ; could these many minute choices then result in a final printed photograph that achieves the full depth of a painting ? ( The experiment is worth trying, if only to isolate that is special to painting, in contrast to a highly manipulated photographic process, what is contributed by the special tonalities of oil paint and by the tactile resonance of different ways of applying and building the paint. ) However during the hours he spent with his subject, a painter can come to know things the visible surface did not show - what the person said, the manner of his behavior toward others - and hence add or emphasize details to bring to the surface what resides underneath." (2006, p.13)
Ajout du 04-10-14 : voici ma traduction personnelle du passage cité :
"À quoi cela tient-il qu’aucune photographie d’une personne n’a la profondeur qu’un portrait peint peut avoir ? Les deux renferment des quantités différentes de temps. Une photographie est un « instantané », qu’il y ait eu ou non pose ; elle montre un moment particulier du temps et ce à quoi la personne ressemblait juste à ce moment-là, ce que son apparence montrait. Mais pendant les longues heures où on pose pour une peinture, son sujet montre une variété de traits, d’émotions et de pensées, tous révélés sous différentes lumières. En combinant différents aperçus de la personne, en choisissant ici tel aspect, là le raidissement d’un muscle, un éclair de lumière, l’épaississement d’une ligne, le peintre entrelace ces différentes parties de l’apparence, jamais présentées avant simultanément, pour un portrait plus complet et plus profond. Le portraitiste peut sélectionner un aspect ténu de chaque chose montré à un moment pour l’incorporer à la peinture finale. Un photographe pourrait essayer de reproduire ceci, isolant, superposant et entrelaçant des aspects de plusieurs photographies d’un visage à des moments différents ; ces nombreux choix minutieux pourraient-ils aboutir à un tirage photographique final qui parviendrait à la pleine profondeur de la peinture ? L’essai vaut la peine, ne serait-ce que pour isoler ce qui est spécifique à la peinture en contraste avec un processus photographique extrêmement sophistiqué, ce qui est produit par exemple par les tonalités spéciales de la peinture à l’huile et par la résonance tactile liée aux différentes manières d’appliquer et d’organiser la peinture. En tout cas, pendant les heures passées avec son sujet, un peintre peut en venir à connaître des choses que l’apparence visible ne montrait pas – ce que la personne a dit, sa manière de se comporter envers les autres – et à partir de là il peut ajouter ou faire ressortir des détails pour porter à la surface ce qui se trouve en-dessous."
Commentaires
Voir ACS="du matérialisme au tragique et retour,"l'introduction est un bonheur.