Dans Les cercueils de zinc (Christian Bourgois, 1990), Svetlana Alexievitch rapporte le témoignage d'une mère de soldat russe tué en Afghanistan :
" Il aurait pu faire un bon historien. Un savant. Il vivait de livres : " Quel pays merveilleux, la Grèce antique." (...) aux vacances d'hiver, il était allé à Moscou. J'y ai un frère, il est colonel en retraite. Youra lui confia qu'il voulait entrer à la faculté de philosophie de l'université. Mon frère était contre :
- Tu es un gars honnête, Youra. Être philosophe à notre époque, c'est dur : il faut mentir aux autres et à soi-même. Si tu dis la vérité, tu finiras en prison ou dans une maison de fous." (p.52)
- Tu es un gars honnête, Youra. Être philosophe à notre époque, c'est dur : il faut mentir aux autres et à soi-même. Si tu dis la vérité, tu finiras en prison ou dans une maison de fous." (p.52)
Pour mémoire, la fin de l'allégorie platonicienne :
" - Quant à celui qui entreprendrait de les détacher et de les conduire en haut, s'ils avaient le pouvoir de s'emparer de lui de quelque façon et de le tuer, ne le tueraient-ils pas ? " (Flammarion, éd.Brisson, p.1681-1682)
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