dimanche 3 juin 2007

Pour une présidence péripatéticienne... ou d'un sens possible de la sueur en politique.

Alain Finkielkraut sur France 2 (22-5): “Je souhaite voir le président de la République en costume et non pas dans sa transpiration… L’Occident dans ce qu’il a de plus beau est né de la promenade. Aristote se promenait ».
A quoi le ministre Xavier Bertrand a répondu par cette superbe maxime péripatéticienne (« Le Parisien », 28/5) : « Le jogging n’est qu’une promenade accélérée. » (Source : Le Canard Enchaîné du 30 mai 2007 p. 1 in Gouverner avec ses pieds) »
Roland Barthes, qui aurait fort affaire aujourd’hui et nous aiderait à identifier la lourdeur des images qu’on nous fait voir, écrivait il y a 50 ans dans un article consacré au Jules César de Mankiewicz et ayant pour titre Les Romains au cinéma :
« Tous les visages suent sans discontinuer : hommes du peuple, soldats, conspirateurs, tous baignent leurs traits austères et crispés dans un suintement abondant (de vaseline). Et les gros plans sont si fréquents, que, de toute évidence, la sueur est ici un attribut intentionnel (…) Et les hommes vertueux , Brutus, Cassius, Casca, ne cessent eux aussi de transpirer, témoignant par là de l’énorme travail physiologique qu’opère en eux la vertu qui va accoucher d’un crime. Suer, c’est penser. » (Mythologies in Œuvres complètes T.I p.579)

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