mardi 25 septembre 2007

Flash-back: Marc-Aurèle le stoïcien (121-180) et Helvétius le matérialiste (1715-1771).

Helvétius (cité par Althusser in Les problèmes de la philosophie de l’histoire. Cours à l’Ecole Normale Supérieure 1955-1956 in Politique et histoire de Machiavel à Marx Le Seuil 2006):
« Il faut prendre les hommes comme ils sont » (De l’esprit I 4 p.45 Marabout Université)
« S’irriter contre les effets de leur amour-propre, c’est se plaindre des giboulées de printemps, des ardeurs de l’été, des pluies de l’automne et de glaces de l’hiver » (ibid.)
« L’homme d’esprit sait que les hommes sont ce qu’ils doivent être ; que toute haine contre eux est injuste ; qu’un sot porte des sottises comme le sauvageon des fruits amers ; que l’insulter c’est reprocher au chêne de porter le gland plutôt que l’olive » (II, 10, p.105)
Marc-Aurèle in Pensées (trad. de Bréhier revue par Pépin) :
« De tels êtres viennent naturellement telles choses, c’est une nécessité ; vouloir qu’il n’en soit pas ainsi, c’est vouloir la figue sans le suc. » (IV 6)
« Tout ce qui arrive est aussi ordinaire et connu d’avance qu’une rose au printemps ou les fruits en été : tels sont la maladie, la mort, le blasphème, la ruse et tout ce qui réjouit ou peine les sots. » (IV 44)
« Songe qu’il n’est pas moins honteux de s’étonner de voir un figuier porter des figues, que de trouver étrange que le monde porte telles ou telles choses dont il est porteur ; pour un médecin aussi et pour un pilote, il est honteux de s’étonner que ce malade ait la fièvre ou qu’il y ait des vents contraires. » (VIII 15)
Si le prix à payer pour être sage est la négation de toute contingence, n’est-ce pas un peu coûteux ?

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