" À un âge encore tendre, ils (...) se sont laissé prendre par un seul discours, entendu pour la première fois, sur des sujets qu'ils ne connaissent pas ; alors ils jugent et quelle que soit la doctrine que les circonstances leur ont offerte, ils s'y fixent comme à un rocher. Ils disent bien qu'¡ls se fient à un homme qu'ils jugent être un sage, et je les approuverais, si des gens ignorants et incultes pouvaient en juger ; car il apparaît que c'est avant tout à un sage de décider qui est sage ; ils l'auraient pu s'ils avaient entendu le maître parler de tous les sujets, et s'ils avaient connu les opinions des autres ; mais ils jugent après l'avoir entendu parler d'un seul point et ils se rangent à l'autorité d'un seul. Je ne sais pourquoi la plupart des gens préfèrent se tromper et soutenir violemment l'opinion à laquelle ils sont attachés plutôt que de rechercher sans obstination des formules fermes et sûres." (Cicéron, Premiers Académiques, II, III, 8-9)