dimanche 26 juin 2022

Consolation !

 Dans Un régulier dans le siècle (1938), je lis, amusé :

" Je sais des hommes dont la pensée, incapable de revêtir aucune forme séculière, leur paraît cependant valable  et qui continuent de l'exprimer, malgré qu'aucun de leurs contemporains ne s'y arrête. J'admire ces hommes, qui sont peut-être les vrais clercs. Je n'eusse pas été des leurs."

Julien Benda ajoute la note suivante : " Cette pureté se voit chez de vieux poètes, qui jusqu'à leur dernier jour feront des vers dans leur soupente, bien que n'ayant jamais trouvé d'éditeur. Honneur à ceux qui n'ont servi que le dieu de l'esprit, quelle que soit la qualité de leur offrande."
Aujourd'hui on a certes les moyens de rendre sa soupente transparente, mais comme personne ne vient y regarder ce qu'on y cuisine, il n' y a guère de différences entre le vieux blogger et le vieux poète !

1 commentaire:

  1. C'est le mystère de la grande parenthèse, dans une vie intellectuelle ordinaire. Entre les ferventes années d'études et la retraite, on ne fait plus rien. Il semble impossible de se défaire de l'idée qu'on écrit et qu'on fait des recherches, uniquement quand on publie, quand on soutient une thèse et qu'on enseigne. C'est pourquoi on arrête tout, pour rechercher plutôt l'or, l'amour et le vin.

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