Ramón se moque de ses souvenirs de catéchisme. C'est ce dernier qui a inventé le Purgatoire, lequel n'est jamais mentionné dans la Bible, sinon par allusion à une forme de purification et de pardon après la mort. Saint Pierre parle aussi d'esprits en prison après la mort, tandis que saint Paul approuve le baptême pour les morts. Il y a l'Évangile de saint Marc, qui parle du miracle de Jésus qui guérit la fièvre de la belle-mère de Simon. Le mal d'un virus est l'analogue de l'attente d'un salut dans un Purgatoire. Mais en réalité, les âmes du Purgatoire sont déjà sauvées. On ne comprend pas pourquoi le Purgatoire vient relativiser la menace de l'Enfer, bien que l'Église précise que l'on ne devient pas saint au Purgatoire. Pour Ramón, le passage par le teinturier est la parabole illustrée du séjour au Purgatoire, même si sa durée est indéterminée. Il devait aussi connaître l'étrange nouvelle de Mérimée, "Les Âmes du Purgatoire", une parodie de la littérature espagnole, qui raconte l'histoire de Don Juan de Maraña, et qui semble nous suggérer que le Purgatoire est la parodie de l'Enfer, mais que le tragique de l'Enfer demeure au fond des âmes.
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