mardi 3 janvier 2023

S'éloigner de l'individuel pour mieux le connaître.

À une époque individualiste (pardon de ne pas me consacrer à la définition précise de ce terme vague), où certains sont portés à fuir les concepts généraux pour se qualifier individuellement, privilégiant, entre autres, les adjectifs et les verbes décrivant ce qu'ils sont ici et maintenant, voire renonçant aux paroles et se contentant de se montrer, il faut relire ces lignes des Catégories où Aristote défend la valeur gnoséologique des caractérisations spécifique et générique, au service de l' identification de l'individu, humain ou pas, bien sûr :

" Lorsqu'on rend compte de ce qu'est tel homme, on en rendra compte de façon appropriée en répondant par son espèce ou son genre, et on le fera mieux connaître en répondant que c'est un homme ou un animal, alors que si on en rend compte par quoi que ce soit d'autre (si par exemple on répond qu'il est blanc ou qu'il est court, ou toute autre réponse de cette sorte), on en aura rendu compte d'une façon qui lui est étrangère." (2b, Oeuvres complètes, Flammarion, 2014, p. 35)

Certes un platonicien pourrait avoir écrit la même chose, à la différence près que les substances individuelles sont chez Aristote premières ontologiquement et non secondes, comme chez Platon : donc pas d' Idée d' homme, pas d' Homme.

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