Il me semble que "en albis" évoque les habits blancs du noviciat et du baptême. On ne comprend rien quand on est un débutant. En philosophie, on peut affirmer que la pensée reste dans l'attente de commencer à penser. On pourrait croire que cette gregueria aborde la tentation de la spiritualité hindoue, chez l'Occidental confronté à la faillite de l'intelligence. Ramón se verrait bien en saddhu, cet homme saint de l'hindouisme qui jeûne en pagne, et qui s'abîme dans la contemplation et la méditation pour s'unir à la Conscience Universelle.
Certes albus signifie blanc en latin, mais pour l'instant cette expression espagnole estar en albis pour moi n´est dans son étymologie guère plus claire que l'expression allemande nur Bahnhof verstehen (littéralement ne comprendre que gare au sens ferroviaire du terme)
Quant à ce jeûne et à cette petite tenue, je ne suis pas sûr non plus qu'ils renvoient ici à une élévation. On peut les penser aussi bien comme l'expression de la misère. Certes suprême engage à lever le regard mais je ne suis pas sûr qu'ici supremo ne pourrait pas être tout aussi bien traduit par extrême.
Le regretté Michel Serres rappelait que le roman picaresque était le roman de la faim. Il est vrai que cette gregueria évoque plutôt le jeûne forcé du miséreux en haillons. Serres rapprochait un album du dernier Hergé du roman picaresque. Néanmoins, malgré ses nombreux avatars, le Général Alcazar ne connaît jamais le pain sec et l'eau du cachot. Son rival le Général Tapioca le ferait seulement fusiller.
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